mercredi 8 décembre 2010

Les crimes de la junte chilienne en procès à Paris

Un procès pour l'histoire et le symbole s'ouvre ce mercredi devant la cour d'assises de Paris: celui de 14 membres de l'ex-junte chilienne jugés, en leur absence, pour les disparitions de quatre Français ou Franco-Chiliens sous la dictature d'Augusto Pinochet. Treize membres chiliens de la junte et un Argentin, essentiellement d'anciens militaires, âgés 61 à 89 ans, sont appelés à comparaître jusqu'au 17 décembre pour les faits "d'arrestations, enlèvements, séquestrations arbitraires avec torture ou actes de barbarie".


Mais aucun ne prendra place dans le box des accusés, bien que quasiment tous aient des domiciles connus dans leur pays d'origine. Les mandats d'arrêt internationaux délivrés par les juges d'instruction sont restés lettre morte, le Chili n'extradant pas ses ressortissants. La procédure dite de "défaut criminel" qui permet de les juger en leur absence, autorise qu'ils soient représentés par un avocat mais aucun n'en a manifesté l'intention jusqu'ici.


Un procès attendu depuis plus de 35 ans


Certains accusés, comme le général Manuel Contreras, fondateur de la Direction du renseignement national (Dina, police secrète), ont déjà été condamnés au Chili pour des crimes commis durant la dictature et sont actuellement détenus.


Pour les familles des quatre Français ou Franco-Chiliens, dont les disparitions seront examinées à partir de mercredi, l'attente d'un procès dure depuis plus de 35 ans. Georges Klein, conseiller de Salvador Allende, a été arrêté en septembre 1973, dans les premiers jours de la dictature, tout comme l'ancien prêtre Etienne Pesle. Alphonse Chanfreau et Jean-Yves Claudet-Fernandez, deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), ont disparu l'un en 1974, l'autre en 1975.


Ce sera un procès "à valeur symbolique et historique considérable", assure Me William Bourdon, l'un des avocats des familles qui y voit une occasion unique de dresser une "photographie judiciaire à peu près exhaustive de l'appareil de répression mis en place par le général Pinochet". Augusto Pinochet, au pouvoir de 1973 à 1990, avait été mis en examen dans cette procédure française mais sa mort, en décembre 2006, a éteint l'action judiciaire à son encontre. Il n'a jamais eu à répondre en justice des crimes commis sous sa dictature.


http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-12/les-crimes-de-la-junte-chilienne-en-proces-a-paris-6179176.html

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