mardi 25 janvier 2011

Mort de Brice Taton: peines de 4 à 35 ans pour les 14 inculpés

Le verdict est tombé. Les quatorze inculpés dans la mort de Brice Taton, le supporteur français sauvagement aggressé à Belgrade en septembre 2009, ont été condamnés à des peines s'étalant de 4 à 35 ans d'emprisonnement, a annoncé mardi la juge de la Haute Cour de Belgrade.


Douze des inculpés ont été reconnus coupables de "meurtre aggravé" et deux de "violences", a précisé la juge. Djordje Prelic, l'un des deux prévenus en cavale, a écopé de la peine plus lourde, 35 ans, et l'autre fugitif, Dejan Puzigac, a été condamné à 32 ans de prison. Ces deux personnes figuraient en tête de la liste de l'acte d'accusation lu au début du procès. Ivan Grkovic et Ljubomir Markovic, qui figuraient ensuite dans le même acte, ont écopé pour leur part de 30 ans de prison. Le verdict a été lu devant une salle comble, en présence de nombreux représentants des familles des prévenus, qui ont manifesté bruyamment à son énoncé.


Rappel des faits qui ont mené au drame. Brice Taton était venu à Belgrade pour soutenir l'équipe de Toulouse qui devait affronter, le 17 septembre 2009, le Partizan, club de la capitale serbe. Mais quelques heures avant la rencontre, sa passion pour le football s'est transformée en calvaire. Calvaire auquel il n'a pas survécu. Alors qu'il est attablé avec quelques camarades à la terrasse d'un café, dans le centre de Belgrade, Brice Taton et ses compagnons sont attaqués avec une violence extrême par des supporteurs serbes. Grièvement blessé à la tête et au thorax, Brice Taton décède le 29 septembre dans un hôpital de Belgrade, après douze jours d'agonie. Il avait 28 ans.


Climat de peur


Dans son réquisitoire, la procureure Gordana Janicijevic avait souligné le caractère prémédité de l'agression et sa violence extrême, menée à l'aide de battes et de torches fumigènes. Les jeunes Serbes, a-t-elle souligné, avaient clairement pour objectif "d'en découdre avec des supporters du FC Toulouse". Et Brice Taton a été frappé "alors qu'il gisait à terre, ses mains piétinées alors qu'il demandait grâce et ils l'ont jeté, grièvement blessé" du haut d'une cage d'escalier proche, d'une hauteur de plusieurs mètres, a relevé la procureure.


L'agonie et la mort de Brice Taton avaient suscité une émotion considérable en France, mais aussi en Serbie, attirant de nouveau l'attention sur la violences de supporteurs sportifs serbes, dont s'était inquiété le président Boris Tadic lui-même. Le procès de Brice Taton, qui s'est ouvert en avril 2010, ne s'est pas départi d'un lourd climat de peur. Un témoin protégé a dû interrompre sa déposition, avouant sa crainte, alors qu'il s'exprimait depuis une cabine aux vitres fumées et que sa voix était déformée. Un autre témoin ne s'est pas présenté devant le tribunal. L'avocat serbe de la famille Taton, Me Slobodan Ruzic, avait expliqué aussi par la peur le changement des déclarations des prévenus par rapport à leurs dépositions faites à la police peu après leur arrestation.


http://lci.tf1.fr/monde/europe/mort-de-brice-taton-peines-de-4-a-35-ans-pour-les-14-inculpes-6237148.html

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