samedi 29 janvier 2011

Procès Bissonnet: fin de l'examen des faits, la parole aux trois protagonistes

La cour d'assises de l'Hérault, après trois semaines de débats, est arrivée vendredi soir au terme de l'examen des faits concernant l'assassinat de Bernadette Bissonnet en mars 2008, chacun des trois protagonistes, auxquels la parole a été donnée en fin d'audience, campant sur ses positions.


Comme deux jours auparavant, Jean-Michel Bissonnet, accusé d'être le commanditaire du crime de sa femme par Méziane Belkacem -- qui a reconnu être l'auteur des coups de feu contre la promesse de 30.000 euros -- et par Amaury d'Harcourt, a rejeté la responsabilité du crime sur ce dernier.


Il a désigné M. d'Harcourt comme le commanditaire du crime, ajoutant qu'il avait "le sentiment" en outre qu'il y avait "participé directement et accompli l'acte qui a donné la mort", selon les termes du président. Mercredi, M. Bissonnet avait pointé les problèmes d'argent du vicomte.


De son côté, M. Belkacem, qui a renouvelé regrets et excuses, a certifié qu'il était seul quand il a tiré, M. d'Harcourt l'attendant "dehors pour récupérer l'arme".


M. d'Harcourt a affirmé avoir, par amitié pour M. Bissonnet, jeté l'arme du crime mais aussi avoir participé à sa préparation, en montrant à Belkacem sur quelle partie du corps il devait tirer.


"J'ai rendu compte de ce que j'ai fait", a dit le vicomte. "Je sais que j'ai fait une chose inadmissible, mais je voudrais que Jean-Michel Bissonnet avoue ce qu'il a fait". "Je voudrait qu'il dise la vérité", a-t-il insisté. "Comment peut-il supporter de vivre ça vis-à-vis de ses enfants"?


Avant de donner la parole aux trois hommes, le président de la cour avait mis en lumière le fait que M. Bissonnet avait téléphoné à M. d'Harcourt pendant cinq minutes, depuis le téléphone d'un restaurant gardois, un dimanche, deux jours avant le meurtre.


Pourtant, comme l'a rappelé Me Luc Abratkiewicz, avocat du frère de la victime, M. Bissonnet avait dit qu'il n'avait "pas pu le contacter" ce jour-là, et qu'il avait "montré des fadettes et des contacts n'excédant pas plus de 30 secondes".


C'est, pour Me Iris Christol, avocate de M. Belkacem, la preuve que M. Bissonnet a bien joint d'Harcourt pour "lui demander de modifier la date de sa venue", à Montpellier, fixée dés lors au 11 mars, soit le jour de la réunion au Rotary de M. Bissonnet.


De la même manière, la cour est revenue sur la demande de 30.000 euros que M. Harcourt aurait formulée, en vain, auprès de M. Bissonnet, selon ce dernier.


Or, a souligné le président, ce dernier n'en a fait mention qu'en septembre 2008, soit six mois après le meurtre. "On ne m'a pas posé la question", s'est défendu M. Bissonnet.


Interrogeant en fin d'audience M. d'Harcourt, Me Henri Leclerc, avocat de M. Bissonnet, a pointé le fait que le vicomte avait dit à la cour que Belkacem avait demandé 5.000 euros à M. Bissonnet le 11 mars. "Le lendemain, vous dites le contraire", a dit l'avocat. M. d'Harcourt répète une nouvelle fois que l'homme d'entretien avait bien demandé la somme à M. Bissonnet, ce que nie M. Belkacem. "Nous voilà revenus aux contradictions", a tonné Me Leclerc.


Le procès, initialement prévu pour durer quatre semaines, débordera sur une cinquième. La semaine prochaine, la cour se penchera sur l'examen de la personnalité des trois hommes. Les plaidoiries et réquisitions sont prévues à partir du lundi 7 février, avant le prononcé du verdict.


http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hzT1ij3EM4oYXM6SEUMXl3LT27Uw?docId=CNG.3a9735c97620b77e2dea25d2ef8593a8.861

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