mercredi 16 février 2011

Cet homme si banal a découpé sa compagne

Alain Faury-Santerre est jugé aux assises pour avoir tué Françoise Gallen avant de se débarrasserde son corps dans deux valises, à Nantes. Les experts peinent à expliquer ce geste « monstrueux ».
Tout le monde voudrait qu'un expert psychiatre soit capable de dire aux jurés de la cour d'assises quelque chose de rassurant. Du genre : cet homme a découpé sa compagne après l'avoir tuée, on pouvait le redouter compte tenu de sa dangerosité, c'est typique de sa maladie, etc. Mais Alain Faury-Santerre est tout le contraire du monstre qu'on imagine. Monsieur-tout-le-monde. « Gentil », « doux », « bon », « intelligent »... Au pire, cet homme est taxé d'être « menteur ».


Les psys calent. « Je m'attendais à rencontrer un psychotique, confesse le psychiatre Vincent Alric. Mais ce qui est surprenant, c'est que je peux discuter avec lui comme avec vous ! Il a commis l'insupportable et on arrive à échanger avec lui avec une certaine... bonhomie. Il reste des zones d'ombres. »


Les experts mettent en lumière la confondante banalité de ce quinquagénaire. « Aucune pathologie ne peut expliquer les faits », poursuit le médecin. La mère de l'accusée, elle-même, avait déclaré aux gendarmes : « Un meurtre, on peut encore l'expliquer. Mais ce qu'il a fait après, c'est impossible. » L'accusé, plongé dans le dossier, en cellule depuis deux ans et demi, ne dit pas autre chose. « Je ne me l'explique pas. »


Alain Faury-Santerre prétend avoir tué Françoise Gallen, l'enseignante retraitée avec qui il vivait, lors d'une dispute. Embarrassé par le corps, il aurait décidé de le découper pour le mettre dans deux valises jetées dans des rivières nantaises.


À défaut d'éclairer ces actes, les psys savent donner un sens au geste. S'en prendre à l'intégrité d'un cadavre nécessite de gommer l'humanité de la victime. « Il ne l'a plus considérée comme un corps humain, mais comme quelque chose dont il fallait se débarrasser », avance le psychiatre. Un psychologue y voit un « déni de réalité » qui confine à la « psychose » : « Faire disparaître le corps, c'est effacer le sentiment de faute. »


La certitude, c'est la violence inouïe du traumatisme pour l'entourage. « L'humiliation, la transformation du corps en un simple objet, c'est du mépris, souligne un psychologue. Comme si la victime n'avait jamais existé. »
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