Assassinat du père violent: réquisitions modérées pour une mère et son fils

Des peines de dix et cinq ans d'emprisonnement ont été requises vendredi à l'encontre d'une femme de 63 ans et de son fils de 20 ans, qui comparaissent devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne pour l'assassinat du père de famille, a-t-on appris de source judiciaire.
Les réquisitions de l'avocat général, dix ans d'emprisonnement à l'encontre de l'épouse, et cinq ans à l'encontre du fils, mineur lors des faits, apparaissent modérées. La peine encourue pour un assassinat est la réclusion criminelle à perpétuité.
Contacté par l'AFP, l'avocat du jeune homme, Me Béranger Tourné, a précisé avoir plaidé l'acquittement. Le jeune garçon était élève en classe de terminale au moment des faits.
Dans la soirée du 18 avril 2008, Robert Max Delattre, un sexagénaire tout juste retraité, est retrouvé allongé sur son lit à son domicile de Morsang-sur-Orge (Essonne), tué de plusieurs coups tirés à la carabine de calibre 22 long rifle.
Cet homme était décrit comme violent moralement et physiquement à l'encontre de ses proches.
Un de ses amis, Ricardo Garay, directeur de recherche au CNRS à la retraite, a été entendu jeudi par la cour. "Max souffrait de troubles bipolaires", maladie qui, selon lui, "rend la famille folle".
Il souhaite que les accusés soient acquittés: "c'est horrible qu'ils continuent à souffrir alors qu'ils ont déjà tellement souffert".
Un expert psychologue avait précisé aux enquêteurs que le passage à l'acte de cette femme était "la seule solution qu'elle a finalement trouvée pour se sauver de ce qu'elle vivait comme un anéantissement progressif".
Selon l'enquête, elle aurait d'abord tiré quatre coups vers la tête de son mari, utilisant la carabine qui se trouvait dans la chambre, près de lui. Après avoir entendu les coups de feu, son fils l'aurait alors vue descendre en pleurs, l'arme entre les mains.
Il serait ensuite monté et aurait à son tour tiré deux fois vers le thorax, avant d'appeler la police.
Quatre heures auparavant, il avait consulté un site internet détaillant le mode opératoire employé.
Le procès, qui s'est ouvert mardi matin, s'est déroulé à huis clos.
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