mercredi 20 avril 2011

La mort après trois heures de «boucherie»

Des ecchymoses sur tout le corps, trois dents arrachées et un oedème au cerveau: en octobre2008, à Paimpol, YohannLeRoy a été battu à mort. Ses trois agresseurs présumés sont jugés, jusqu'à vendredi, par la cour d'assises des Côtes-d'Armor.
Des coups de poing. Des coups de pied. Des coups de chaîne. Des coups de latte de sommier. Peut-être des coups de marteau. Et même trois incisives qui auraient été arrachées avec une pince. Le 16octobre 2008, YohannLeRoy a vécu un calvaire. Un calvaire qui a duré près trois heures. Un calvaire qui lui a coûté la vie. Ce soir-là, dans l'appartement de son amie (et en présence de celle-ci), le jeune homme âgé de 27ans a été la victime d'une «vraie boucherie», selon Michaël Djaamat, l'un de ses trois agresseurs. «Il poussait des cris et il pleurait», se souvient Steven Thoraval, 25 ans, le plus jeune des trois accusés. «Il y avait du sang partout et Yoyo (Yohann Le Roy, NDLR) avait la bouche explosée», relate, de son côté, Christian Lescornec, le troisième et dernier accusé. L'état dans lequel sera découvert le petit appartement de la rue des Huit-Patriotes, à Paimpol, témoigne aussi du degré de violence: une chaise et un lit de camp cassé, un pare-douche défoncé et une porte d'entrée fracassée.

Alcool, sexeet violence

Les raisons d'une telle déferlante de coups? La cour d'assises des Côtes-d'Armor ne les connaît toujours pas au deuxième jour du procès des trois hommes, pour l'instant incapables de manifester la moindre émotion. Mais juges et jurés disposent de quelques pistes. Il y a tout d'abord l'alcool consommé ce soir-là (bière, cocktail, whisky et vin). Il y a aussi les violences présumées de Yohann Le Roy sur sa concubine. Des violences qui auraient énervé Christian Lescornec et Michaël Djaamat. Il y a enfin l'attirance de ChristianLescornec, âgé de 48 ans, pour la petite amie de la victime. Le quadragénaire aura d'ailleurs une relation sexuelle avec elle après l'agression.

«Lescornec a dû arracher une dent avec la pince»

Quant à l'implication des trois hommes dans les tortures et les violences, elle reste difficile à établir. Car tous sont unanimes sur un seul et unique point: chacun d'entre eux aurait essayé de calmer les deux autres. En vain. Pour le reste... À l'entendre, Steven Thoraval n'a «porté aucun coup». Quant à Christian Lescornec, son rôle se serait, dit-il, limité à deux séries de «quatre ou cinqbaffes». Finalement, seul Michaël Djaamat s'attribue des responsabilités plus importantes: des coups de poing en pleine figureetdes coups de chaîne sur les jambes. «Et j'étais assis sur la victime quand Lescornec a dû lui arracher une dent avec la pince», ajoute-t-il, sans certitude. Suite du procès aujourd'hui, avec notamment le témoignage de la petite amie Yohann Le Roy.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/assises-la-mort-apres-trois-heures-de-boucherie-20-04-2011-1274714.php

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