lundi 11 avril 2011

Marseille : sept ans de prison pour un règlement de comptes avorté

Il avait tiré sur un boxeur amateur il y a deux ans. Le mobile est resté flou
Dix-sept douilles au sol. Des coups de feu qui ont affolé le quartier du Canet, tout près de la Caisse d'allocations familiales. Devant les HLM Méditerranée (14e), chemin de Gibbes, ceux qui, ce 15 janvier 2009, assistent à la scène croient tout à coup être propulsés dans un scénario de guerre. Un homme, armé jusqu'aux dents, vient de faire feu sur sa "cible", un boxeur amateur de 26 ans. Plus tard, on saura que l'auteur était effectivement un danger public.

Sur lui, une kalachnikov, mais aussi un Glock et un pistolet CZ 9 mm. Si Ange Mendy n'a pris que des balles dans les jambes, il ne le doit qu'à lui-même. Dans un sursaut vital, il s'est haussé sur un grillage. Sans cela, les balles auraient sans doute atteint un organe vital. Très vite, la police parviendra à interpeller l'auteur des faits, un nommé Medhi Lekhetari, 25 ans aujourd'hui. Il se trouvait le jour des faits avec trois complices, à l'arrière d'une Peugeot 407. C'est lui qui a fait feu.

Ses trois complices, il ne les donnera jamais. Chez ces gens-là, on n'aime pas passer pour des "balances". Deux ans après les faits, les deux hommes se sont retrouvés. Confrontation à l'audience lors du procès. L'un et l'autre assurent ne pas se connaître. "C'est invraisemblable. Je ne comprends pas. Je ne l'ai jamais vu de ma vie !", assure la victime. "Je me suis fait monter la tête", prétend le prévenu. Un scénario de représailles se dessine. Ange Mendy a-t-il réellement menacé Lekhetari ?

Lekhetari a-t-il voulu dissuader son adversaire d'aller au-delà ? Le tribunal, présidé par Jacqueline Faglin, tente de cerner le mobile. Mais la voie est étroite. Le mis en cause a été interpellé en possession de 35 billets de 20 euros. Des numéraires qui renvoient à un possible trafic de drogue. Mais les deux hommes restent muets sur le sens de cet hypothétique différend. La présidente pousse alors l'interrogatoire.

Lekhetari s'agace et se mue tout à coup en véritable caïd. "Ouais, j'ai braqué un Brink's -comprenez un fourgon blindé. Je vous réponds plus !" Et il passe aussitôt au tutoiement : "Mets-moi 8 ans, mets-moi 10ans! Je fais pas les stups, moi !" Un moment d'audience qui montrera la vraie personnalité du mis en cause. L'avocat de la victime, Me Rambaldi, évoquera "un dossier qui fait froid dans le dos".

Le procureur Sylvie Canovas réclamera 8 ans de prison. M e Jacquemin, en défense, rappellera que son client a reconnu sa responsabilité et tentera de faire oublier la triste prestation d'audience de ce dernier. Lekhetari a été condamné à 7 ans de prison. Aux policiers, il avait froidement confié lors de son interrogatoire : "J'ai tiré sur Ange. Il montera aux anges."

http://www.laprovence.com/article/region/marseille-sept-ans-de-prison-pour-un-reglement-de-comptes-avorte

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