mardi 17 mai 2011

La défense de Stéphane Graux se fissure : « Réagis ! », implore sa femme

Elle ne dit pas un mot. Mais quand Me Sabrina Hachouf, collaboratrice de Me Collard, se retourne sur Stéphane Graux, son regard en dit long. Ses yeux noirs fixent son client dans le box, croyant l'inciter à parler. Rien n'y fait. Rien, même le bouleversant témoignage de l'épouse de l'accusé. ...

Elle vient d'assister à l'exposé du médecin légiste et à la diffusion d'images insoutenables des corps de Valérie et Harmony Trouillet. Les yeux rougis par tant de souffrances, celle qui défend bec et ongles son mari depuis le début du procès change soudain d'attitude.

« Je suis innocent »

- « Je voudrais que mon mari dise exactement ce qui s'est passé, prononce-t-elle, la voix voilée par les pleurs. Elles étaient mes amies, et les voir comme ça... »
Elle reprend : « Réagis, dis quelque chose, dis tout ce qui s'est passé. Je veux savoir. Tout le monde veut savoir. »
- « Ça fait quatre ans et demi que je leur dis, je suis innocent, tente l'accusé qui voit sa meilleure alliée prendre de la distance. Je dirai jusqu'à la fin de ma vie que je suis innocent. Un jour, ceux qui ont fait ça seront dans ce box ».
La phrase fait bondir l'épouse, qui, apparemment, s'est posé beaucoup de questions au cours du week-end.
- « Tu vois un massacre et tu ne réagis pas ? Elles ont été massacrées ! (...) Quitte à prendre une balle dans la tête, il fallait leur foncer dans le lard. »
- « Oui, j'ai été lâche (...), mes pensées ce soir-là étaient trop pour ma famille. »

« Quelle honte ! »

Luc Frémiot, l'avocat général, dont la prise de parole s'avère toujours marquante, tempête contre l'accusé : « Quelle honte ! Vous ne méritez plus qu'on vous parle ni qu'on vous regarde. Ce que vous venez de dire est imprescriptible. »
Dans la matinée de la quatrième journée de procès, deux professeurs de médecine légale se sont succédé pour s'accorder sur quasiment tous les points. Valérie a subi « sept coups vitaux », Harmony « une dizaine » sur le crâne. Avec deux armes, « une contondante » et « une coupante ». Or, Stéphane Graux a toujours parlé d'une seule arme utilisée par les braqueurs, un marteau.
Les deux femmes ont subi des viols atroces. Un expert parle par exemple d'« explosion » d'un organe d'Harmony, l'adolescente ayant été plus martyrisée que sa maman. Face à cette plongée dans l'horreur, la grand-mère d'Harmony préfère se cacher les yeux, les jurés mettent leurs mains sur la bouche et Camille, la meilleure amie, doit quitter la salle. Il reste pour eux encore quatre journées d'audience à supporter.
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Montreuil/actualite/Secteur_Montreuil/2011/05/17/article_la-defense-de-stephane-graux-se-fissure.shtml

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