Tous deux reconnaissent avoir participé à la dénonciation calomnieuse qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer. Seulement, les deux hommes se rejettent la paternité du complot. Quand Jean-Louis Gergorin dit avoir été manipulé par Imad Lahoud, celui-ci affirme n´avoir fait qu´obéir à ses ordres.
La semaine dernière, les parties civiles se sont succédé pour accuser les deux prévenus en des termes très durs. Ainsi, M e William Bourdon, l´avocat du consultant François Gontier, a dénoncé le « délire » d´Imad Lahoud, ainsi que « ses petites vengeances privées et nauséabondes », tandis que d´autres, plus nombreux, ont crucifié Jean-Louis Gergorin, le seul, d´après un avocat, « à avoir le profil pour monter une opération de cette ampleur ».
Mais, tous, sans exception, ont répété qu´ils ne reprochaient rien à Dominique de Villepin, relaxé en première instance, qui, selon eux, n´a été qu´un « pion » dans cette histoire.
Dominique de Villepin en première ligne
En première instance, Nicolas Sarkozy, qui était alors partie civile, avait ciblé ses attaques sur l´ancien diplomate, son avocat, M e Thierry Herzog, allant jusqu´à en faire « l´instigateur » du complot. Quelques parties civiles, proches du chef de l´État, s´étaient jointes à ces accusations. Ainsi de l´ex-numéro 2 des RG et actuel directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. À l´époque, son avocat, M e Patrick Maisonneuve, avait estimé, dans une plaidoirie aux accents de réquisitoire, que la « responsabilité de M. de Villepin » dans cette affaire lui apparaissait « totalement engagée ».Mais depuis, la donne a changé, car son client s´est désisté de son appel contre Dominique de Villepin et ne l´a maintenu que contre MM. Lahoud et Gergorin. Jeudi, M e Maisonneuve a donc complètement épargné le prévenu vedette.
Après une semaine de relative tranquillité, le cas Dominique de Villepin devrait renouer dès aujourd’hui avec l´actualité. Après les dernières plaidoiries de parties civiles, ce sera en effet au tour du ministère public de prendre la parole cet après-midi, durant quatre heures environ.
Or, dans ce dossier où l´on reproche au fondateur de République solidaire une complicité de dénonciation calomnieuse, le parquet général est son accusateur principal.
Après le réquisitoire de Dominique Gaillardot à l´encontre de MM. Lahoud et Gergorin, l´avocat général Jean-Louis Perol devrait requérir durant plus d´une heure la condamnation de Dominique de Villepin qui, selon lui, s´est rendu complice « par abstention ». En d´autres termes, le ministre savait que les listings étaient faux et aurait pu stopper la calomnie, ce qu´il n´a pas fait.
Mercredi matin, il reviendra aux avocats de Dominique de Villepin d´éteindre les braises et de convaincre la cour de l´innocence de leur client.
Les conseils d´Imad Lahoud et de Jean-Louis Gergorin prendront la relève jusqu´à jeudi soir. La cour devrait alors mettre sa décision en délibéré à l´automne.
http://www.lalsace.fr/actualite/2011/05/23/le-proces-clearstream-dans-sa-derniere-semaine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire