jeudi 23 juin 2011

Ils braquent le médecin pour se payer de l’héroïne

Ils ont été condamnés à quatre ans dont trois ferme. En manque, ils avaient menacé le toubib du village avec un revolver pour… 200 euros.
POUR avoir commis un vol à main armée, ils encouraient dix ans de prison.
Kévin Tuvéri, 30 ans et Benjamin, 26 ans, sont incarcérés depuis un mois déjà, depuis qu’ils ont braqué le toubib d’un petit village. Grands toxicomanes, accrocs de l’héroïne, ils sont déjà tombés pour des infractions à la législation sur les stupéfiants. Loin du caïd, du grand délinquant, pour leur avocat, Me Antonini, il faut voir en réalité, «des jeunes paumés à l’enfance cabossée et à l’adolescence malmenée».

«Merci, c’est cool!»
Le 31 mai dernier, en manque tous les deux et sans un sou pour se payer une dose, l’un émet l’idée de commettre un braquage. Une boutade qui va rapidement se transformer en objectif à atteindre coûte que coûte. Kévin Tuvéri possède un revolver à barillet. Une arme à feu plus vrai que nature, en réalité, il s’agit d’un pistolet d’alarme. «Quand on tire, ça fait juste beaucoup de bruit», a-t-il expliqué, hier un peu gêné, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Quentin.
Ils réfléchissent à une cible idéale, excluent rapidement les supérettes: de peur de tomber sur beaucoup de monde et puis il y a forcément des vigiles… Alors, ils jettent leur dévolu sur un médecin. Le cabinet médical de Moÿ-de-l’Aisne, un peu à l’écart, fera parfaitement l’affaire.
Les deux Saint-Quentinois s’habillent en conséquence, ils prennent un bonnet, une écharpe pour empêcher un maximum leur reconnaissance et ils enfilent une paire de gants. Avant de commettre leur mauvais coup, ils font une pause un instant au bord de l’eau. «Ils mangent un BN, boivent un verre d’Oasis pour se donner du courage», poursuit leur avocat qui s’est évertué à montrer le manque de préparation et l’amateurisme de ses clients.

Des regrets appuyés
Ils empruntent la Golf tuning, facilement reconnaissable, de la maman de Tuvéri et se garent juste devant le cabinet. Tuvéri est alors reconnu par un ami et lui fait d’ailleurs un signe de la main pour lui dire bonjour. Le braquage est rapide. «Il m’a dit la tune vite! Je lui ai lancé ma sacoche, explique le docteur dans ses auditions. Il m’a dit: Merci, c’est cool! puis, ils sont partis.» Les deux apprentis braqueurs ont, durant leur mois de détention, écrit au docteur afin de lui demander pardon. Un acte totalement désintéressé: puisque le médecin avait déjà fait savoir qu’il ne demandait aucun dommage et intérêt. Pas plus un acte guidé par leur avocat, puisqu’ils n’ont choisi leur conseil qu’en fin de semaine dernière. «On regrette… Alors qu’on était en train de commettre le braquage, on le regrettait déjà. Une petite indulgence pour qu’on puisse s’en sortir», a demandé Benjamin Rousseau aux juges, avant qu’ils ne partent délibérer.
Le tribunal correctionnel a cependant suivi les réquisitions et a condamné les deux Saint-Quentinois à quatre ans, dont trois ans ferme. Un sursis avec mise à l’épreuve durant trois ans avec obligation de soin et de travail.
Les deux amis ont été reconduits en maison d’arrêt.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/ils-braquent-le-medecin-pour-se-payer-de-l%E2%80%99heroine

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vs écrivez vraiment de la merde renseigné vs avant écrire de la merde