mercredi 1 juin 2011

Sans permis et ivre, il percute le fourgon des gendarmes

Jean-Luc Lefèvre a été condamné hier à dix-huit mois de prison. Le 26 mai, à Péronne, ce récidiviste avait multiplié les délits routiers.

Le 26 mai, Jean-Luc Lefèvre, qui vit à Nesle après de nombreuses années passées à Péronne, fêtait ses 39 ans avec son ami Mickaël Guibon, 37 ans. Ces deux titulaires du RSA ont en commun une dizaine de condamnations au casier judiciaire, la plupart liées à la consommation d'alcool.

«J'avais arrêté de boire !, se maudit Jean-Luc. Mais c'était mon anniversaire, j'ai voulu marquer le coup. » Il l'a bien marqué puisqu'en fin de journée, vers 23 heures, les deux gars présentaient des taux de 2,34 et 2,68 grammes d'alcool par litre de sang. En panne de tabac, ils n'en ont pas trouvé à Nesle et ont de décidé de rallier Péronne, au volant de la 106 Peugeot de la compagne de Lefèvre.

«Le pot de terre contre le pot de fer »


«Route de Paris, je bricolais avec l'autoradio et le type devant a dû freiner brusquement parce que je l'ai touché », conte Jean-Luc Lefèvre. Ce dernier, en sortant de son véhicule, explique à l'autre automobiliste que, faute de permis, il préférerait trouver un arrangement à l'amiable.

Mais le conducteur de la 307, rendu méfiant par l'allure avinée des comparses, préfère appeler les gendarmes. Jean-Luc n'apprécie pas et enclenche la marche arrière, geste fatal puisqu'il percute la fourgonnette des hommes en bleu. «Là, je ne suis pas d'accord, précise-t-il. Moi, j'allais faire mon demi-tour à Gedimat. C'est eux qui ont coupé la route et me sont rentrés dedans. »

L'interpellation ne va pas très bien se passer. Guibon renâcle à quitter la place passager, se débat un peu et lâche quelques insultes.

Lefèvre fait plus fort. Il accueille le premier militaire par un original «Vas-y ma Brenda, fais-toi plaisir », enchaîne par un picardisant «Toi, tu vas mouquer rouge » (traduction : «tu vas moucher du sang ») et conclut d'un très politique «Au lieu d'emmerder les gens qui boivent un petit coup, allez plutôt courir après les voleurs et les pointeurs » (les pointeurs étant des violeurs dans l'argot des prisons).

À la barre hier, sans qu'on sache s'il s'agit de courage ou d'inconscience, il enfonce le clou : «Il y a quand même des gens plus graves que nous... Mais c'est le pot de terre contre le pot de fer. Eux, ils ont le droit de nous traiter de guignols, de me jeter à terre et de m'écraser la colonne vertébrale avec leurs rangers. Nous, on n'a que le droit de se taire. Tout ça parce qu'ils sont assermentés ».

Jean-Luc Lefèvre est condamné à 18 mois de prison ferme, donc maintien en détention ; Mickaël Guibon est relaxé de la rébellion, condamné à trois mois pour l'outrage mais échappant au mandat de dépôt.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Sans-permis-et-ivre-il-percute-le-fourgon-des-gendarmes

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