samedi 23 juillet 2011

Un Dolois jugé dangereux placé en détention provisoire

Il y a un an tout juste qu’il est sorti de prison, après avoir été condamné, en 2000, à quinze ans de réclusion par la cour d’assises du Jura pour viol et vol avec violence. Hier, ce Dolois de 43 ans, qui vit sans ressources et chez sa mère, a retrouvé le chemin du palais de justice de Lons-le-Saunier. Présenté en comparution immédiate pour des faits de violences sur conjoint et de port d’arme, il a demandé et obtenu un renvoi, le temps de préparer sa défense. Placé en détention provisoire, il sera jugé le 30 août prochain.
L’homme a un passé judiciaire chargé, et huit condamnations à son casier, dont plusieurs pour crimes (vol aggravé, violences, évasion, vol avec port d’arme, menace envers magistrat, viol et outrage). Les faits qui l’ont conduit de nouveau devant le tribunal se sont déroulés en deux actes, dans la semaine qui vient de s’écouler. Les premiers faits remontent au vendredi 15 juillet dernier. Ce soir-là, l’individu se promène au bord du canal avec son amie ; le couple se fréquente depuis cinq mois. Une altercation éclate entre eux, sur un sujet bien particulier : monsieur est persuadé que madame, aidée d’amis, a mis un contrat sur sa tête. Il lui aurait alors administré plusieurs gifles, ce qu’il a reconnu. L’orage serait passé après explications et les « tourtereaux » ont passé la nuit ensemble. Ce n’est que le lendemain que la conjointe est allée porter plainte au commissariat de police de Dole. Examinée par un médecin, son incapacité totale de travail (ITT) a été évaluée à six jours. Une enquête préliminaire a été ouverte et les policiers ont convoqué l’individu, sans résultat. Lui-même a passé plusieurs coups de fil au commissariat. Les fonctionnaires ont fini par l’interpeller mardi, en ville, et sur ordre de comparution du Parquet. Il les aurait insultés et une arme de 6 e catégorie (un couteau à cran d’arrêt) a été trouvée sur lui.
Le procureur de la République, Virginie Deneux, a requis qu’il soit maintenu en détention provisoire, eu égard « au risque de réitération important ». Car comme l’a souligné la présidente Brigitte Vernay, son dossier est « inquiétant » : outre son casier judiciaire, il fait état d’une « dégradation, d’un changement dans son comportement » et d’une relation amoureuse que de son propre aveu il ne pourrait « gérer avec raison ». « Ça fait trois mois que j’essaye de m’en séparer ! a soutenu le prévenu. Si j’ai fait ça, c’est que j’ai de bonnes raisons. Je veux tout faire pour m’éloigner d’elle, c’est elle qui a provoqué mes problèmes. »
Sa dernière expertise psychiatrique, qui remonte à l’an dernier, le décrit comme « une personnalité antisociale majeure », « dangereux » et « sans regrets », qui présente un risque de récidive maximum dont le pronostic de réinsertion est plus que réservé. Pour son avocate, il est au contraire « quelqu’un qui se comporte normalement » et qui ne représente « aucun risque ni menace pour la victime ». La défense a plaidé pour des mesures alternatives à la détention mais le mandat de dépôt est tombé. Après en avoir délibéré, le tribunal a décidé de le maintenir en détention. « Le tribunal considère qu’il est important d’empêcher tout risque de pression sur victime et témoins et de mettre fin à l’infraction en empêchant toute récidive. »
http://www.leprogres.fr/jura/2011/07/22/un-dolois-juge-dangereux-place-en-detention-provisoire

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