vendredi 26 août 2011

L’évadé de Besançon jugé aujourd’hui : la rançon de la gloire ?

Son évasion, pourtant peu banale, du palais de justice de Besançon en juin était presque passée inaperçue dans les médias. Visé par un mandat d’arrêt, Saïd Bahmed aurait eu tout intérêt à rester dans l’ombre et se faire oublier. Au lieu de cela, le petit délinquant bisontin, a défrayé la chronique estivale en se rappelant début août au bon souvenir des forces de l’ordre dans un clip provocateur posté sur Internet. Des centaines de milliers d’internautes ont pu le visionner. Le vrai buzz. Il y narguait les autorités en exhibant les menottes dont il s’était débarrassé ou en secouant une liasse de billets pour faire comprendre qu’il avait de quoi assurer sa cavale alors qu’un homme masqué roulait un joint de cannabis dans la même pièce. Le tout sur fond de rap injurieux à l’égard de ceux à qui il a faussé compagnie.
Inutile de dire que les recherches ont, dès lors, pris une tout autre tournure, gendarmes et policiers mettant leurs informations en commun pour le localiser dans son repaire bisontin. Et son interview, diffusée par France 3 le 8 août, n’a en rien calmé l’ardeur des enquêteurs. Même s’il y dit regretter ses propos dans le clip et vouloir se rendre « à condition » de ne plus être incarcéré à Châteaudun où sa détention pour divers délits se passait mal.
Deux jours plus tard, il était localisé dans son quartier de naissance des Clairs-Soleils et arrêté sans difficultés dans sa cache, un local technique d’immeuble. La rançon de la gloire.
Déféré en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, sous escorte musclée, Saïd Bahmed avait alors demandé un délai pour préparer sa défense.
De l’ombre à la lumière avant de retourner à l’ombre, il sera à nouveau sous le feu des projecteurs médiatique aujourd’hui.
Le jeune prévenu devra répondre de deux faits, l’outrage pour les propos tenus dans son clip à l’égard des gendarmes et l’évasion du 27 juin où il s’était simplement glissé sous la porte du garage du palais de justice qui se refermait.
Il encourt un an de prison pour les premiers faits, et surtout six ans de prison pour « évasion en récidive » car déjà condamné de ce chef pour n’avoir pas regagné sa maison d’arrêt à l’issue d’une permission de sortie.
La saga judiciaire du jeune bisontin ne s’arrêtera pas là. Après sa disparition en juin, il avait écopé, en son absence, d’un an de prison pour des violences « sans interruption de travail » sur sa compagne.
Un appel a été interjeté par son avocate Me Bresson qui l’assistera aujourd’hui.
http://www.leprogres.fr/jura/2011/08/26/l-evade-de-besancon-juge-aujourd-hui-la-rancon-de-la-gloire

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