lundi 31 octobre 2011

Retraités mosellans massacrés : deux maçons jugés en janvier

Une fin atroce. La violence des dernières heures de Jocelyne Fernandez, 59 ans, et Jean-Claude Saint-Aubert, 62 ans, de paisibles retraités qui ont longtemps vécu à Montigny-lès-Metz, dépasse l’entendement. « Je n’oublierai jamais la reconstitution de leurs meurtres ; lui, exécuté de cinq ou six balles de 22 long rifle ; elle, achevée à coups de pelle après avoir assisté au décès de son époux, poussé ensuite dans un trou préalablement creusé. C’est inhumain, tout simplement », juge sans détour M e Gérard Deplanque, avocat de la famille des victimes, dont le fils de Jocelyne et sa sœur qui vivent toujours en Lorraine. Le pénaliste renommé de Perpignan s’attend à ce que ses clients vivent deux semaines compliquées lors du procès devant la cour d’assises de l’Aude. Du 12 au 20 janvier prochain, les jurés plongeront dans le récit d’une histoire sordide et devront arbitrer sur le rôle joué par chacun des deux prévenus, qui s’accusent l’un l’autre de les avoir tués (lire ci-dessous). Ils répondront de séquestration, d’assassinat et d’escroquerie.
Le 19 avril 2008, Olivier Bommersbach avait alerté la gendarmerie de Ginestas, car sa mère et son beau-père, ex-ingénieur en aéronautique, installés à Argeliers (Aude), ne répondaient plus à ses appels téléphoniques depuis plusieurs jours, ce qui n’était pas dans leurs habitudes. Leurs craintes vont être confirmées par l’enquête de gendarmerie. Dans leur maison, ils découvrent les restes d’un petit-déjeuner, un lit défait. Des éléments qui évoquent un départ précipité, alors que leur Peugeot 207 est toujours garée sur le parking de ce lotissement paisible, près du canal du Midi où ils avaient décidé de passer leurs vieux jours.

« Modeste veut nous tuer »

Lorsque des cordelettes sont retrouvées plus tard dans le lit, puis de l’adhésif et une munition de 9 mm non percutée, le doute n’est plus permis aux enquêteurs de la Section de recherches (SR) de Montpellier et de la BR de Narbonne qui entretiennent pendant quelques jours un mince espoir de les retrouver vivants.
L’attitude étrange et le pedigree de deux ouvriers qui terminaient le mur d’enceinte de leur petite propriété, vont les orienter assez rapidement vers Jean-Barthélémy Rathqueber, dit Modeste, 34 ans, de Toulouse et son employé Fouad Sellam, 32 ans de Béziers. « Les enquêteurs s’aperçoivent qu’ils sont partis précipitamment, que la carte bancaire des Saint-Aubert vient de servir pour acheter du matériel de chantier mais aussi des jouets, des DVD. Les commerçants font tous le portrait de Rathqueber », raconte M e Deplanque. Plus tard, les gendarmes ont la confirmation que les dés sont jetés : un message en forme d’appel au secours signé de la main de Jocelyne est découvert dans la maison. Il dit : « Nous sommes pris en otage ; nous avons été volés par Modeste et son copain Fouad ; ils veulent nous tuer et nous mettre dansle champ de Modeste à Cruzy.» Au début du mois de mai 2008, deux semaines après l’alerte donnée par son fils, le corps de Jocelyne est exhumé entre Cruzy et Villepassans (Hérault). Celui de son époux déterré d’une parcelle de terrain appartenant au père de Jean-Barthélémy Rathqueber, à Quarante.
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