samedi 26 novembre 2011

Gynécologue à Saint-Max il est accusé d’avoir abusé de 31 de ses patientes

Le président Michel Iogna-Prat a prévu dix journées de débat. Le procès de Jean-Marc Chargois devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, du 28 novembre au 9 décembre, s’annonce long. Douloureux pour les victimes. Elles sont trente et une officiellement. Elles étaient davantage quand l’affaire a éclaté mais le magistrat en charge du dossier a bien été obligé de constater la prescription de nombreux faits au regard de leur ancienneté.
Car il aura fallu quatre plaintes et de longues années avant que le docteur Chargois, gynécologue à Saint-Max, ne soit inquiété. En 1996, une jeune femme déjà avait dénoncé des gestes déviants à l’époque où le praticien exerçait à Pont-à-Mousson. En 2002, une Nancéienne avait elle aussi fait une déposition au commissariat de police. Mais rien n’avait bougé, là encore.

Des victimes jeunes et jolies

En 2004, à un mois d’intervalle, le récit concordant de deux nouvelles patientes qui ne se connaissent pas, incitera cette fois le parquet de Nancy à ouvrir une information judiciaire. Un article de presse paru dans nos colonnes finira de libérer la parole…
Les victimes plutôt jeunes et jolies reprochent toutes au gynécologue des gestes inappropriés, hors contexte thérapeutique, même si le doute a longtemps subsisté dans leur esprit, à cause de la fonction de l’homme.
Né en 1954, le gynécologue avoue lors de sa garde à vue des pratiques douteuses. Mieux, il se dit soulagé que cette situation prenne fin. Quelques mois plus tard, il change de stratégie de défense. Il minimise sa responsabilité, ne reconnaît plus les viols, évoque des affabulations. Il admet du bout des lèvres que certains examens ont pu être assimilés à des agressions sexuelles parce que ses patientes « renforçaient leur gêne par leur imaginaire ».

« Bouffées délirantes »

D’autant que dans sa pratique professionnelle, ajoute-t-il, il liait « questions gynécologiques et questions sexuelles, peut-être de façon maladroite ». Ceci posé, quatre ans plus tard, il concédera quand même quelques « dérapages », en lien avec des problèmes psy et professionnels, comparables à des bouffées délirantes.
Ce qui ne l’empêche pas d’user de tous les recours possibles pour échapper aux assises. L’enjeu est important : la peine encourue est divisée par deux selon la juridiction retenue (20 ans devant la cour d’assises et 10 ans pour le tribunal correctionnel). Le nombre de victimes susceptibles de se porter partie civile n’est pas le même non plus. En cas de ‘correctionnalisation’des faits, la majorité aurait été frappée de prescription.
Rien n’y fera cependant, Jean-Marc Chargois comparaîtra devant la juridiction criminelle pour viols et agressions sexuelles par personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. Il sera défendu par M e Jean-Marc Dubois, du barreau de Nancy et M es Anne Muller et Bertrand Becker, conseils messins. Il se présentera libre après 12 mois de détention provisoire. Une vingtaine d’avocats représenteront les victimes.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2011/11/26/dans-l-intimite-des-femmes

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