dimanche 27 novembre 2011

Les turpitudes cachées du meurtrier de Cagnes

Deux nièces ont raconté mardi devant la cour d’assises comment l’accusé les avait agressées sexuellement
Je le prenais pour un vrai tonton, jusqu'à ce soir-là où en l'absence de mes parents il m'a entraînée dans la salle de bains, enlevé la culotte avant de se livrer à divers attouchements. J'avais 6 ans, lui 17. » Des sanglots dans la voix, Sylvie, 37 ans, raconte ce qu'ont également subi deux autres nièces de Franck Delacourt, accusé devant la cour d'assises des A.-M. du meurtre à Cagnes-sur-Mer d'une Anglaise, Carol Hagues, refusant ses avances. Avec autant d'émotion, Sandrine, 39 ans, évoque à la barre une « pénétration qui s'est renouvelée à deux, trois reprises ». Elle avait alors 6 ans et a attendu vingt années avant d'en parler à la famille, qui a finalement décidé de se taire.
Un lourd secret
Le lourd secret n'aurait jamais été levé si les faits, aujourd'hui prescrits, n'avaient été évoqués à l'occasion de communications intrafamiliales placées sur écoutes par la police judiciaire. Durant les dépositions des nièces, Franck Delacourt est resté de marbre. Il faut l'intervention de la présidente Anne Segond pour le sortir de son silence. « Moi, je n'ai pas de souvenir du tout. » « Décidément, s'énerve la présidente, tout ce qui vous dérange, vous ne vous en souvenez pas. » La veille, cet agent d'entretien dans un supermarché s'était déclaré incapable de préciser comment il avait tué à coups de couteau Carol Hagues. Aujourd'hui, il s'étonne que des ex-compagnes dénoncent sa violence.
Du rhum dès 6 h
« Il me donnait des coups de poing et de pieds, a confié Valérie. Lorsque je tombais, il continuait. Lors du divorce, par contre, il s'est présenté la tête basse devant le juge, comme s'il portait toutes les misères du monde. »
Sa mère, qui à 82 ans continue de l'héberger à Cagnes, soutient toujours que « son petit dernier(d'une fratrie de cinq enfants) n'est pas agressif ». « Assez frustre », selon l'expert-psychologue, Franck Delacourt aurait-il la mémoire altérée, comme l'avance un psychiatre, par une alcoolisation dès 6 h avec du rhum dans le café ? Partie civile et accusation n'y croient guère. « Il joue l'amnésie et ment pour ne pas assumer ses responsabilités, plaide Me Bertrand Dubois, au nom de la fille de Carol Hagues. Ma cliente attendait un regret ou un peu de compassion. Elle n'a rien eu. »
http://www.nicematin.com/article/cagnes-sur-mer/les-turpitudes-cachees-du-meurtrier-de-cagnes

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