dimanche 18 décembre 2011

Licenciement abusif aux pompes funèbres

Les conseils des prud’hommes entendent parfois des histoires pas banales. Là, c’est un débat qui passe par des détails sordides qui a dû être tranché par la juridiction de Saint-Nazaire.
À l’origine de l’affaire, il y a la requête d’un ancien salarié des pompes funèbres de l’Atlantique. Courant 2010, il est licencié pour un motif qui fait froid dans le dos. À l’époque, il officie comme maître de cérémonie, malgré son statut de vacataire. L’employeur lui reproche d’avoir demandé à un assistant « de monter sur le couvercle du cercueil pour pouvoir le fermer ». Le corps gonflé du mort par noyade, encore congelé après la morgue, rendait la fermeture impossible.
L’ex-maître de cérémonie avait aussitôt contre-attaqué aux prud’hommes. « Lorsque j’ai constaté qu’on ne pouvait pas fermer le cercueil, je suis allé voir mon supérieur hiérarchique. Il m’a répondu : « Débrouillez-vous. Cassez-lui les bras s’il le faut.” » Pour appuyer son récit, il fournit l’attestation d’un collègue témoin.
Le directeur a nié avoir tenu de tels propos. Le maître de cérémonie précise que, lorsqu’il est revenu dans la salle de mise en bière, « l’employé sautait sur le corps ». Ce que dément ce salarié, dans une attestation sur l’honneur.
Mardi, le juge professionnel, désigné à cause du caractère sensible de l’affaire, a rendu sa décision. Pour lui, le licenciement « est dépourvu de causes réelles et sérieuses ». Il a accordé 7 000 € au maître de cérémonie et 1 800 € d’indemnités compensatoires. Le magistrat estime « qu’il existe un doute sur la sincérité de l’attestation du salarié qui charge le maître de cérémonie, ainsi que sur la version de la société

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