vendredi 27 janvier 2012

Belfort: 15 ans pour avoir tué son ex-compagne

La seconde journée de la session d’assises concernant le meurtre commis au restaurant belfortain « Le Châtelain » s’est ouverte hier avec l’audition des experts qui ont examiné le meurtrier Metin Yucelbak.
« Le jour du drame, il espérait encore pouvoir reconquérir sa compagne », précise une psychologue. « Il ne pouvait accepter de la partager avec un autre homme. Au point de passer à l’acte. » La psychologue évoque sa « jalousie à caractère pathologique ».
En ce qui concerne les enfants, un second psychiatre relève que l’aîné de 11 ans « a mis le deuil de sa mère entre parenthèses » et se trouve dans « une forme d’isolement relationnel ».
Malgré son jeune âge, sa sœur de 7 ans a compris la situation. « Mon papa a tué maman. C’est normal qu’il soit en prison. » Les deux enfants « sont en souffrance ».
M e Dreyfus-Schmidt, qui défend les intérêts de la mère de la victime, n’épargne pas l’accusé, décrit comme « jaloux, possessif, manipulateur et suspicieux ».
Il évoque les lettres adressées par la victime, Valérie Demenus, 41 ans, à ses tantes, décrivant son « enfer » et insiste sur l’acharnement du meurtrier le jour du drame : « Il l’a étranglé avec le bras, les mains, puis une nappe ».
M e Véjux, rappelle que les enfants ont « non seulement perdu leur mère mais également leur père ».
M e Pelletier représente l’association « Solidarité femmes », qui accueille les victimes de violences conjugales. « Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon. Les auteurs ne sont pas des tyrans, mais monsieur-tout-le-monde. »
L’avocate générale, Anaïs Riegert rappelle « qu’un meurtrier encourt la perpétuité lorsque la victime est le concubin. »
« Le crime passionnel n’existe pas. C’est un crime de colère. On ne tue pas parce qu’on aime », ajoute-t-elle, avant de requérir 18 ans de réclusion criminelle.
L’avocat de la défense, M e Uzan, récuse la constitution de partie civile de « Solidarité femmes », estimant que « la victime n’était pas une femme battue ».
Selon lui, le jour du drame, son client a voulu tenter une « discussion de dernière minute pour éviter le rendez-vous chez le juge aux affaires familiales ».
« Valérie l’aimait et ne voulait pas le quitter jusqu’à sa décision finale qu’il n’a pas voulu entendre. » Il s’évertue à défendre, devant les jurés, la thèse du crime passionnel. « Metin Yucelbak n’a jamais été violent avec sa première femme et la séparation s’est bien passée. Tout simplement parce qu’il connaissait un amour fusionnel avec Valérie », qualifiant le meurtre de « geste de folie dans une relation d’amour ». Il implore l’indulgence des jurés : « La punition pour lui est éternelle, comme pour les parties civiles ».
À l’issue de plusieurs heures de délibéré, la cour a rendu son jugement : Metin Yucelbak est condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/01/21/15-ans-pour-avoir-tue-son-ex-compagne

Aucun commentaire: