mercredi 25 janvier 2012

Double meurtre de Peyrignac : l'accusé face à ses démons

La charge émotionnelle qui pèse sur le procès de Marie-Anne Lafosse, à la cour d'assises de Cahors, est montée d'un cran hier. Les premiers témoins ont défilé à la barre.
Digne, courageux et très patient, Rémy, 13 ans, fils de Marie-Anne Lafosse, était encore présent hier au Palais de justice de Cahors, entouré par une éducatrice et les professionnels de la protection de l'enfance du conseil général de Haute-Garonne.
La mère meurtrière et meurtrie au plus profond de son âme semblait, quant à elle, très éprouvée par la première journée de son procès d'assises qui s'est ouvert lundi. Hier encore, elle cherchait le regard de Rémy… et tentait de lire le pardon dans ses yeux dépourvus de toute haine. L'histoire tumultueuse de cet adolescent fut longuement commentée par son oncle, Jean-Marc Lafosse, qui a fait preuve d'autant de lucidité pour parler de sa vie commune avec sa sœur que de froideur pour relater celle de Rémy (lire ci-contre). En tuant son mari, André, puis son jeune fils Denis, le 9 avril 2010, Marie-Anne Lafosse avait accompli une large part de son désir diabolique. Mélodie avait trouvé refuge chez des voisins, après avoir miraculeusement échappé à sa mère qui venait de lui asséner deux coups de couteau. Affolée, elle a crié à ses sauveurs : « Chez-moi, il y a des morts partout ».
Puis la fillette, marquée par deux plaies au thorax et une ecchymose faciale, avait émis une crainte… un cri venu de son cœur qui aurait pu ne plus battre : « J'ai peur que me mère aille en prison ». L'amour avait parlé. La mort l'avait manquée.

La mère de l'accusée s'exprime à la barre

Appelée à la barre, Solange Lafosse, la mère de l'accusée, assure que « Mélodie a pardonné Marie-Anne. Son seul souci, c'est de s'occuper de sa maman à sa sortie de prison. Mais elle est dans l'irréalité », déclare Solange Lafosse après avoir évoqué le rêve de Mélodie. Des torrents de regrets coulent des yeux de Marie-Anne Lafosse.
Son poignant « je vous aimerai toujours », lancé la veille, vibre en elle aussi fort que le souvenir intact de ce 9 avril meurtrier.
Un jour maudit pour sa mère bouleversée : « Je ne comprends pas le geste de ma fille. Il n'y a que le désespoir qui puisse l'expliquer », dit-elle la voix pleine de sanglots. « Vous allez la voir au parloir ? », demande la présidente de la cour d'assises.
« Oui, car même si on n'arrive pas à lui pardonner, on ne peut pas l'abandonner », répond Solange Lafosse. Le jour du double meurtre, Marie-Anne Lafosse a préparé un plat de pâtes puis assaisonné celui-ci à l'aide d'un poison pour les corbeaux que ses deux victimes ont absorbé. Marie-Anne voulait que son mari et son fils somnolent pour les avoir à sa merci… et leur planter son couteau en plein cœur.
« Je voulais en finir. On était tous les quatre. C'était le moment », a-t-elle admis. Dans la maison, les gendarmes ont trouvé un message adressé par sa mère à Rémy qui était au collège lors des faits. « Cela fait six ans que tu nous pourris la vie. Tu ne me feras plus pleurer. Adieu. Maman ». Rémy a eu connaissance de ce texte, pris en photo par son oncle à l'aide d'un téléphone et « offert » à ses yeux par sa grand-mère maternelle. Un peu lourd pour un « ado » de 13 ans. Mais Rémy est solide. Il tient le choc
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/25/1269365-cahors-double-meurtre-de-peyrignac-l-accuse-face-a-ses-demons.html

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