lundi 30 janvier 2012

Elle avait roulé sur son amie montée sur le capot de la voiture

 On est monté par jeu. C’était une bêtise ». Cet été, face aux policiers, Christophe raconte l’accident du 27 août. Cette idée stupide et inconsciente de monter sur le capot d’une voiture. La journée, pourtant, avait commencé dans les rires. Deux jeunes couples travaillant à l’hôpital militaire Desgenettes se retrouvent avec leurs enfants, chez une de leur amie à Bron pour le repas de midi. Marie-Laure Compagnon, aide-soignante accueille ses invités avec le sourire. C’est l’été, on mange, on boit aussi et, puis, vient le moment de se séparer. Anne et le père de son bébé de 6 mois, quittent leurs amis. Le compagnon d’Anne a bu un peu trop de rosé, il préfère lui laisser le volant et s’installe à l’arrière à côté du bébé. La voiture, garée rue du Rebufer, un quartier résidentiel de Bron, démarre. Marie-Laure et Christophe, un des invités sont descendus pour accompagner le couple. Puis, sans qu’on sache qui en a eu l’idée, ils courent en direction de la Golf et montent sur le capot, face à la rue. « Ils étaient heureux, ils rigolaient », explique en sanglotant Anne. Elle ne s’arrête pas et continue à rouler lentement, ne voulant pas gâcher le plaisir de ses amis. Puis elle sent «une secousse». Un infirmier militaire assistera à la scène dans sa voiture. Il voit les feux stop de la Golf s’allumer brièvement 50 mètres plus loin. Il est 18 h 45 et la partie de rigolade bascule dans le drame. Christophe « glisse soudainement » sous la voiture. Il sera blessé aux jambes. Marie-Laure tombe également et passe sous la Golf. Dans la rue Rebufer encore ensoleillée, les cris de douleur et les pleurs succèdent aux cris de joie. Des témoins essaient de soulever la Golf avec deux crics mais ils ne parviennent pas à dégager la victime coincée sous le moteur. Marie-Laure Compagnon décédera 48 heures plus tard. Elle avait 37 ans. Hier, la conductrice était jugée à la 12 e chambre du tribunal correctionnel pour homicide involontaire. La voix étranglée par l’émotion, elle peine à donner des explications au président Piffault. Que dire face à une telle tragédie ? « C’était ma meilleure amie. Elle me manque ». Le procureur Gauthier ne l’accablera pas : « C’était la seule du groupe à ne pas avoir bu. Ni la vitesse, ni l’alcool ne sont en cause dans cet accident sauf pour les victimes. » Le tort d’Anne, secrétaire médicale prudente, consciencieuse, rigoureuse comme ses employeurs la décrivent : ne pas avoir arrêté immédiatement la voiture. Pour cette faute, le parquet a requis 18 à 24 mois de prison avec sursis et une annulation du permis de conduire de 15 à 18 mois. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 8 février.
http://www.leprogres.fr/rhone/2012/01/24/elle-avait-roule-sur-son-amie-montee-sur-le-capot-de-la-voiture

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