lundi 30 janvier 2012

Le meurtrier présumé de la gérante d’un snack d’Oyonnax devant la cour d’assises

Il habitait à deux pâtés de maison de « L’Imprévu ». Décrit comme un pilier de bistrot par les riverains de ce quartier populaire d’Oyonnax, tout proche du centre-ville, le jeune homme faisait partie des habitués de ce petit snack-bar de la rue Tacon, niché sur la place des Ponceurs, au pied du parc René-Nicod.
Confondu par son ADN, à l’issue d’une procédure pour violences conjugales (lire par ailleurs), Khalid Arji, 26 ans, doit comparaître à partir de ce matin, et pour trois jours, devant la cour d’assises de l’Ain, au palais de justice de Bourg-en-Bresse, pour le meurtre de Bernadette Chérif, la gérante de l’établissement.
En ce matin du 25 août 2007, elle n’avait aucune raison de se méfier de lui. Il avait toqué contre la façade vitrée, elle lui avait ouvert naturellement, bien qu’affairée à faire le ménage avant la réouverture du restaurant-kebab, après trois semaines de congés d’été.
Le corps sans vie de la commerçante, âgée de 53 ans, mère de deux enfants, avait été découvert en fin de matinée dans le snack, par un jeune garçon venu commander un sandwich. Gisant derrière son comptoir, les gants de latex encore aux mains, elle avait succombé à une agression à l’arme blanche d’une sauvagerie écœurante. Le nez cassé, elle avait été touchée à plusieurs reprises au niveau du cou, des cervicales, et surtout par un coup mortel, porté à l’abdomen, lui ayant sectionné l’aorte.
Retrouvé sur place, le couteau à escalopes, appartenant au restaurant, utilisé par le meurtrier, en avait eu la lame brisée. En l’absence de témoin direct du drame, de multiples pistes avaient été explorées par les enquêteurs de la PJ, du différend amoureux au litige commercial, Bernadette Chérif étant co-gérante du snack avec son mari, Mohamed Chérif.
Présent à la fois sur une tasse à café laissée sur le comptoir, le manche du couteau, les gants de la victime et une feuille de Sopalin ayant servi à essuyer du sang, un profil génétique masculin inconnu avait été isolé. Mais ni les policiers de la brigade criminelle, ni les gendarmes ayant repris l’enquête courant 2009 n’étaient parvenus à identifier un suspect, en dépit des prélèvements d’ADN effectués sur plus de 250 personnes, notamment parmi les clients du restaurant.
Il faudra attendre mai 2010 pour que l’empreinte génétique ressorte, dans le cadre d’une autre procédure. Entendu par les enquêteurs, Khalid Arji avait d’abord nié farouchement, avant de passer aux aveux, confirmant le scénario d’une courte lutte d’une extrême violence.
Ce jour-là, selon ses dires, il était venu intervenir auprès de Bernadette Chérif pour que son mari lui rembourse une prétendue dette de 22 000 euros. Éconduit, il serait entré dans une rage folle. Pour ce meurtre, il encourt trente années de réclusion criminelle. Verdict mercredi.
http://www.leprogres.fr/ain/2012/01/30/le-meurtre-de-la-gerante-d-un-snack-d-oyonnax-devant-la-cour-d-assises

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