jeudi 23 février 2012

Le rugbyman s'était "essuyé" les crampons sur le crâne de son adversaire

Hier au tribunal on a eu une belle démonstration d'un des coups tordus de la scène rugbystique. Jonathan Dubois, joueur de Revel a mimé, non sans un sourire de délectation, comment il s'était essuyé les crampons sur le crâne de Selnikov, joueur de Saint-Girons, à l'occasion du match qui se jouait le 3 octobre 2010 à Saint-Girons. A la 70e minute, une bagarre éclate sur le terrain, à la suite d'un placage un peu rude. Selnikov essaye de séparer les combattants, prend des coups de poings et se retrouve au sol. Dubois qui passait par là lui décoche un coup de pied dans la tête. « J'ai vu arriver le joueur de Revel, j'ai eu heureusement le réflexe de me protéger. » Dans le dossier il est dit que Dubois avait pris de l'élan. L'intéressé se marre : « Si j'avais pris de l'élan sa tête sautait dans les tribunes ! ». Visiblement, il n'a aucune conscience de la gravité du geste, et il aurait même tendance à en rajouter dans le style des conversations d'après match : « Dans ce sport on ne porte pas plainte, sinon on change de sport ». Ça agace beaucoup le procureur et l'avocat de la partie civile qui admet que le rugby nécessite un certain engagement, mais fait observer aussi que dans le cas présent la partie était arrêtée, et qu'il ne s'agissait plus alors de sport mais de violence gratuite. « Je n'admets pas qu'il s'érige en donneur de leçon sur ce sport, dit le procureur. Il le tire vers le bas. Il a d'ailleurs été déjà condamné pour violence. S'il croit que le rugby est le moyen légal d'exercer la violence qui est en lui, je vais demander à son encontre trois mois de prison avec sursis et la privation des matchs officiels de rugby pendant deux ans. » Et il ajoute pour le prévenu : « Vous pourrez aller jouer sur des terrains de labour mais pas sur les stades ! » Me Maissonnier a plaidé l'indulgence trouvant la privation de sport excessive. Il a argumenté aussi sur les blessures : « pas de grosses séquelles ». Ce n'était pas l'avis de la partie civile qui parle d'un tympan crevé, d'acouphènes. Elle a obtenu 1 500 € en préalable à une expertise médicale, plus 500 € de frais de justice. Le rugbyman, lui, est condamné à deux mois de prison avec sursis, et à l'interdiction de sport fédéral pendant deux ans
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/18/1286910-le-rugbyman-s-etait-essuye-les-crampons.html

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