mercredi 29 février 2012

Octogénaire tuée et brûlée dans une poubelle à Nice: l’accusé confronté à ses ex

Cheveux coiffés en arrière, tempes blanches et tee-shirt bleu ciel, René Nicot était bien présent, hier matin, dans le box des accusés de la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Son malaise vagal, survenu en pleine audience lundi, avait contraint la cour à suspendre les débats pour l’après-midi.

Accusé d’homicide involontaire sur sa compagne, Eugénie Marsac, 87 ans, ce Niçois de 61 ans est revenu sur cette funeste soirée du 21 juin 2010.
Après avoir écouté quelques groupes qui se produisaient à l’occasion de la fête de la Musique, Eugénie et René rentrent à leur domicile de la rue Arson. Dans la salle de bain, ils se disputent à propos du linge.


« Elle m’a donné un grand coup de porte-savon sur la tête et un coup de pied dans l’entrejambe. J’ai vu rouge. Je l’ai prise par le coude et je l’ai envoyée sur la baignoire. Ensuite, j’ai eu un trou de mémoire. Puis je l’ai vue en travers, les bras ballants. Elle ne respirait plus. Il y avait beaucoup de sang », se souvient-il.

René Nicot enroule l’octogénaire dans une couverture, ficelle le corps avec une corde et le descend par l’ascenseur. Puis il va boire une bière.
Après le départ des éboueurs, il récupère un conteneur vide dans lequel il place sa compagne. Fait rouler le conteneur jusqu’au port et y met le feu. Filmé par les caméras de vidéosurveillance, l’homme est interpellé et placé en garde à vue pour dégradation.


« J’ai voulu vérifier si le feu était bien éteint. Le conteneur m’a paru lourd, quand j’ai vu une jambe qui dépassait », témoigne un agent de sécurité.

Mardi, les ex-compagnes de l’accusé se sont succédé à la barre. Des femmes plus âgées que lui – à l’exception d’une seule – et chez qui il habitait.

« Violent quand on me rembarre »

Toutes décrivent un homme gentil mais « possessif », « coléreux », « violent ». « Il fallait faire ce qu’il voulait sinon ça n’allait pas », se souvient son ex-femme, hospitalisée trois jours pour un crâne ouvert après avoir été poussée.

En 1992, il écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir brisé une carafe sur la tête de l’une d’entre elles et l’avoir rouée de coups de pieds alors qu’elle était au sol.

« Je suis malheureux d’être comme ça. Je deviens violent quand on me rembarre avec des mots désagréables », reconnaît l’homme, victime de troubles de l’érection, attiré par des femmes plus âgées « pour être tranquille ».

Reprenant l’expression de son avocat, Me Philippe Soussi, Eugénie l’aurait, ce soir-là, fait « déborder ». Cette femme de caractère, parfois grossière et violente, était sujette « aux sautes d’humeur », confirment la fille et la petite-fille d’Eugénie, « mais rien ne justifiait qu’elle finisse comme ça ».

« Ça n’allait plus entre eux. J’ai dit à René de partir. Il n’a pas voulu, parce qu’il avait un toit. Quand il a rencontré ma grand-mère, il allait être expulsé de son studio », témoigne la petite-fille.

« Je suis resté parce que je l’aimais profondément », a protesté l’accusé. Les débats se poursuivent mercredi matin.http://www.nicematin.com/article/home-page/octogenaire-tuee-et-brulee-dans-une-poubelle-a-nice-l%E2%80%99accuse-confronte-a-ses-ex.802968.html

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