lundi 26 mars 2012

Haute-Saône : ivre, il tabasse sa concubine

«Cette fois, j’ai compris. S’il m’aimait, il ne m’arrangerait pas comme ça. C’est un homme violent et méchant quand il boit ». La concubine de Christophe s’est retrouvée quasi-nue dans la rue Georges-Genoux à Vesoul samedi en début de soirée. Elle venait de s’enfuir de chez elle, visage tuméfié, vêtements en lambeaux…
Le juge Fernand Kato est encore plus précis pour dépeindre les violences administrées par ce Vésulien sans travail de 44 ans à l’encontre de celle qui l’héberge et partage sa vie depuis quatre ans : cheveux arrachés, coups de poing et de pied, déchaussement de trois dents…
En fait, ce n’était pas la première fois. Lors de son audition au commissariat de police, la victime a raconté aussi ce qui s’est passé le 10 janvier dernier : le lobe de l’oreille droite arraché, la fracture d’un tibia.
Lundi après-midi, alors qu’il était jugé au tribunal correctionnel de Vesoul dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, le prévenu s’est d’abord excusé tout en estimant qu’il demeure « des sentiments » entre eux deux.
Une relation « comme chien et chat », décrit la substitut du procureur, Alexia Koenig ; qui a déjà nécessité « de multiples interventions de la police », et provoqué tout aussi régulièrement le courroux du voisinage.

La prison, « une aubaine »

Et même lorsqu’il fut emprisonné en 2009 (pour mise en danger d’autrui), « l’incarcération n’a pas réussi à les séparer », relate la magistrate. D’autant, rappellera le juge, que la concubine en question avait profité de la détention de son compagnon pour utiliser son chéquier. Ce qui lui avait valu d’être condamnée à deux mois de prison ferme.
Samedi, ils ont bu ensemble. Au bout de trois bouteilles de pétillant, elle a voulu arrêter ; pas lui… Interpellé, son imprégnation alcoolique affichait un taux de 0,83 mg/l d’air expiré (1,66 g/l de sang).
Récidiviste passé par la détention et la surveillance sous bracelet électronique, Christophe ne pouvait pas ne pas savoir ce qui lui pendait au nez. Il avait des obligations à l’égard de l’autorité judiciaire dans le cadre d’une mise à l’épreuve ; il ne les a pas respectées depuis janvier dernier, date d’un « rappel solennel avant sanction ». Tout ça, justifie-t-il, parce qu’il avait affaire « à une femme » au service de probation…
Pour la substitut Koenig, le mandat de dépôt est apparu « inévitable ». Et même, « une obligation en matière de récidive de récidive ». Il encourait 14 ans de prison, elle en a réclamé 3 dont 18 mois avec sursis mise à l’épreuve, son interdiction de territoire haut-saônois et la révocation d’un sursis de 2009, à la requête du juge d’application des peines, Jacques Vuillet. Soit 26 mois ferme en tout.
Me Xavier Claude, l’avocat de Christophe, ne s’est pas fait d’illusion sur la promesse de sanction. Mais le conseil a décrit son client comme quelqu’un qui a basculé dans la galère et l’alcoolisme depuis 2007, l’année de sa rencontre avec sa compagne. Avant, il exerçait son métier de boulanger-pâtissier, gagnait bien sa vie, faisait des économies. « Il y avait une assise, une compétence, un niveau ». Pour lui, « la victime a contribué à cette déliquescence, à ce naufrage. Elle a accepté sans vraiment tirer la sonnette d’alarme. Des dispositifs d’aide sont pourtant en place », rappelle l’avocat vésulien.
« J’ai envie de ne plus la revoir, de quitter le département, de reprendre ma vie en main. Je mérite ma peine », a ajouté le prévenu avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. À son retour, il a délivré à l’encontre de Christophe Simoncini un mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Besançon et suivi les réquisitions du parquet. La prison, « une aubaine, une occasion unique de vous séparer », dira aussi le juge
http://www.estrepublicain.fr/haute-saone/2012/03/20/je-merite-ma-peine

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