jeudi 29 mars 2012

Le policier accuse l'élu de l'avoir mordu

Frédéric Compagnon, conseiller municipal, veut bien convenir qu’il avait bu un verre de trop en décembre 2010, mais il conteste rébellion et insultes.

Pascal Marseille, l’avocat de Frédéric Compagnon, s’en est donné à cœur joie jeudi, devant le tribunal correctionnel d’Amiens. Cet adjoint au maire d’Abbeville, ex-élu amiénois, défendait un autre élu centriste amiénois, prévenu de conduite en état alcoolique, violence (une morsure) et insultes sur deux policiers municipaux, le 29 décembre 2010, à 1 h 30, dans le quartier Saint-Leu.

L’avocat s’est ironiquement félicité que les deux policiers, victimes présumées, aient pris leur après-midi pour assister à l’audience alors qu’ils appartiennent à « un service qui avec 30 % remporte la palme de l’absentéisme à la mairie ». Me Marseille s’est également gaussé d’un fonctionnaire capable de voir que l’automobiliste qui le… précède ne porte pas de ceinture de sécurité.

«Plus que d'autres, vous devez respecter la police»

Pour le reste, c’est un banal contrôle qui tourne mal… Frédéric Compagnon, 56 ans, a 1,50 gramme d’alcool dans le sang. Après qu’il eut soufflé dans le ballon, son chien s’échappe de la voiture. Les policiers l’autorisent à le chercher. « À mon retour, deux types me sautent dessus, par-derrière. Je me débats jusqu’à ce que je me rende compte que ce sont des policiers municipaux ! », se souvient-il. La suite, c’est une garde à vue de 16 heures dans les locaux du commissariat central.
Sonia Houzé, pour la partie civile, a des mots durs pour l’élu : « Plus que d’autres, vous devez respecter la police. Sinon, comment expliquer aux gamins d’Amiens nord et d’Étouvie qu’il ne faut pas lancer des pierres ou brûler des voitures ? »


« Mon client, c’est Compagnon, pas Dracula ! »

Elle accuse M. Compagnon d’avoir mordu au bras, « jusqu’au sang », un de ses clients. Ce qui fait sourire Me Marseille : « Je sais à quoi ressemblent les blousons d’hiver de la police, c’est impossible. Ou alors, mon client, ce n’est pas Compagnon, c’est Dracula. Certes, en politique, il faut avoir les dents longues, mais quand même... » Fait étonnant, le procureur Soulhol, qui requiert prison avec sursis et amende, émet également des « doutes » sur la dite morsure, que le policier assermenté jure avoir subie.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Le-policier-accuse-l-elu-de-l-avoir-mordu
Le jugement est mis en délibéré

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