mardi 24 avril 2012

Roué de coups pour une cigarette

Violence gratuite, bêtise humaine, le tout sur fond d'alcool. Ce sont les ingrédients d'une agression dont a été victime un Cadurcien et pour laquelle ses agresseurs comparaissaient hier à la barre du tribunal correctionnel de Cahors. Ils ont écopé de peines de prison ferme.
La journée du 5 janvier 2012 restera longtemps gravée dans la mémoire d'un homme de 60 ans, résidant dans le quartier de Saint-Georges, à Cahors.
Une journée calme en apparence.
Pas question pour lui de changer ses habitudes, comme l'achat de son pain quotidien. Il s'habille et descend chercher sa baguette. Son chemin croise celui de deux jeunes hommes. L'un d'eux est fortement alcoolisé. Les deux compères, âgés de 29 et 22 ans, domiciliés à Cahors, s'approchent du sexagénaire et lui demandent une cigarette.
« J'ai répondu que je n'en avais pas, car je ne fume pas », a-t-il relaté aux enquêteurs dans sa déposition commentée hier au tribunal correctionnel de Cahors.« J'ai reçu une bonne dizaine de coups, parce que je n'ai pas pu satisfaire leur demande », a-t-il déploré. Victime de plusieurs blessures faciales et d'un traumatisme, il a traîné ses angoisses et ses douleurs durant de longues journées, partagé entre l'envie de raconter son histoire et la peur de représailles de la part de ses agresseurs. Il a ensuite clairement identifié ceux-ci sur les fichiers de la police nationale. Encore sous le choc, il n'a pas souhaité être présent à l'audience.
« Cet homme a encore peur. Il m'a même demandé si ses agresseurs connaissaient son adresse », s'émeut l'avocat Laurent Belou.

"Des actes injustifiables"

« Il a subi un acte de grande lâcheté», gronde Laurent Belou. éric Seguin, procureur de la république, abonde dans le même sens : « Ce sont des actes injustifiables », lance-t-il. L'un des deux jeunes prétend ne pas avoir participé à l'agression. Son compagnon témoigne : « il a raison, je suis le seul à avoir frappé. J'avais bu », confie-t-il. Le tribunal a cependant retenu l'acte délibéré des deux hommes et a condamné le meneur à deux mois de prison ferme, tandis que le second a écopé d'un mois ferme. Ce dernier a quitté le Palais de justice en lançant un tonitruant « c'est dégueulasse ! », que Laurence Di Rollo, qui présidait le tribunal, a demandé à la greffière de notifier dans un dossier ainsi alourdi par le poids des mots.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/20/1335236-cahors-roue-de-coups-pour-une-cigarette.html

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