C'est un procès-fleuve qui va s'ouvrir mardi, à Vannes. La cour d'assises sera réunie pendant deux semaines pour juger quatrepersonnes impliquées dans la mort de l'épouse d'Eugène Le Couviour.
Une affaire digne d'un roman noir sur fond de gros sous qui commence le 10 avril 2009. Il est 3h du matin. Eugène Le Couviour, 90ans, et son épouse Anne-Marie Dreano (surnommée «Annette»), 75ans, sont réveillés par deux cambrioleurs encagoulés et gantés, qui se sont introduits dans leur belle propriété du Moulin de La Chesnaie, à Grand-Champ, et qui réclament le coffre. Ils sont bâillonnés sans ménagement, au moyen de ruban adhésif, et ligotés. EugèneLe Couviour parvient à se défaire de ses liens mais quand il veut libérer sa femme, celle-ci reste inerte. Elle est morte, asphyxiée. L'enquête progresse vite car un appel arrive le 11avril aux gendarmes. Ce témoin n'a pas manqué de faire le lien entre ce crime qui fait la une de la presse et des confidences parvenues jusqu'à lui, qui prétendent que deux personnes «étaient sur un coup». Sur la foi de ces renseignements, le 12avril, Wenceslas Le Cerf et Guénolé Madé sont cueillis par les gendarmes. Le 13avril, c'est au tour de LoïcDugué et de Josiane Sidaner, épouse Le Couviour, d'être arrêtés.
Des traces au cou
Le Cerf, 39 ans, et Madé, 30 ans, sont accusés d'être les exécutants d'un contrat criminel dont le commanditaire serait JosianeSidaner, la belle-fille d'EugèneLe Couviour. Loïc Dugué, lui, est considéré comme étant l'intermédiaire qui a recruté ces deux hommes de main sur instruction de sa patronne dont il était le jardinier attitré dans la superbe propriété qu'elle habitait avec son mari, à Larmor-Plage. Car cette affaire a pour fond la fortune d'Eugène Le Couviour, ancien maire de Pluvigner et fondateur de l'entreprise du même nom, spécialisée dans le mobilier d'hôpital et revendue au groupe américain Hill Rom, en 1998. Le procès devrait se faire l'écho des rebondissements qui ont émaillé l'instruction. WenceslasLe Cerf, après avoir avoué l'existence de ce contrat pour infliger la mort, s'est rétracté. Ce serait un cambriolage qui aurait mal tourné. C'est aussi la version de Guénolé Madé. L'accusation d'assassinat a, toutefois, été maintenue contre eux.
Testament à récupérer?
Autre élément: au cours de l'enquête, on a appris que le décès de la victime avait été bien provoqué par les rubans qui lui obstruaient les voies respiratoires mais elle portait aussi, au cou, les marques d'un enserrement. Ce procès devrait faire l'état des relations au sein de la famille LeCouviour. EugèneLeCouviour s'était remarié, en 1983, avec Annette Dreano. Josiane Sidaner maintient que les deux exécutants auraient seulement eu pour mission de récupérer un testament dans un coffre, par peur que l'héritage ne revienne à la famille de la seconde épouse d'Eugène Le Couviour. Josiane Sidaner, 63 ans, a été remise en liberté en fin d'année dernière. Loïc Dugué, 45 ans, a également recouvré la liberté. Tous deux sont sous contrôle judiciaire et accusés de complicité d'assassinat. Durant ce procès, 39 témoins sont cités et il y a onze parties civiles.
Le verdict est attendu le 1er juin.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/morbihan/affaire-le-couviour-le-proces-s-ouvre-mardi-a-vannes-20-05-2012-1708062.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire