mardi 29 mai 2012

Expédition musclée suite à des insultes sur Facebook

C'est une affaire dans l'air du temps comme on aime à le dire puisque tout part de Facebook. Sur la page d'accueil d'un des deux prévenus un commentaire peu glorieux fait voir rouge. C'est vrai que les termes employés : « Fils de pute » sont plus que grivois, grossiers et d'autant plus mal perçus qu'ils sont gravés dans le virtuel. L'écrit a plus de force, d'impact que l'insulte verbale dissipée, elle, par le vent. Les outragés identifient rapidement les auteurs de ce commentaire. Dimanche soir vers 20 heures ils vont à leur rencontre. Le couple à l'origine de l'expédition punitive, qui est venu hier au tribunal menotté et sous escorte semble tout juste majeur (pour l'état-civil), tant le garçon et la jeune femme (maman d'un bébé de 19 mois) paraissent fluets. Pourtant dimanche soir ils ont débarqué chez les insulteurs armés d'une matraque télescopique et d'un pistolet taser. Dans l'empoignade le garçon s'est vu dépouillé de son objet frappant, et c'est celle qui l'appelle « mon homme » qui lui a passé le taser, dont les décharges ont changé le cours de l'expédition. Les gendarmes de la COB des Deux Rives ont sifflé la fin de la récréation et placé le couple en garde à vue avant de le convoyer hier après-midi au palais de justice de Montauban pour une comparution immédiate.

Un verdict qui les sépare

Les deux jeunes expliquent les tenants et aboutissants de cette expédition punitive opposant deux jeunes filles (dont une mineure) et deux hommes. Le garçon lui a un désavantage certain c'est qu'il a un casier judiciaire et se trouve en situation de récidive légale pour violences (en décembre 2010 la victime était un membre de sa famille). La jeune femme dit « je regrette ». La représentante de la procureure évoque la gravité des faits, stigmatise ce couple en manque de repères. Elle requiert de la prison ferme pour l'auteur des coups (matraque et taser), et une peine avec sursis pour la jeune femme. M e Serge Capel convient pour son client que ses antécédents de violence pèsent. Mais il demande au président de réduire le plus possible la peine d'emprisonnement ferme demandé. Me Caroline Limasset en défense de la jeune femme explique les regrets de sa cliente, mais elle demande que l'on réduise les obligations de soins et préfère un rappel à la loi aux trois mois de prison avec sursis demandé. Après une vingtaine de minutes de délibéré le tribunal rend son verdict. Tous les deux sont reconnus coupables. Lui est condamné à 6 mois de prison dont quatre avec sursis un SME de 2 ans, une obligation de soins et interdiction d'entrer en contact avec les deux victimes. La jeune fille est condamnée à 35 heures de travail d'intérêt général. Elle repart libre, tandis que les quatre gendarmes valenciens escortent le condamné jusqu'à sa geôle.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/23/1359571-expedition-musclee-suite-a-des-insultes-sur-facebook.html

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