dimanche 27 mai 2012

Grand Stade : Eiffage devant le tribunal ?

La plainte avec constitution de partie civile déposée par Éric Darques, le « Monsieur transparence » de la politique communautaire, est-elle recevable ? C'est la question à laquelle la doyenne des juges d'instruction de Lille, Fabienne Atzori, devra répondre après avoir entendu le plaignant, ce mardi, et déterminé s'il a ou non qualité pour agir.
Pour mémoire, Éric Darques, membre de l'association Anticor dont Éric Halphen est le président d'honneur, conteste le vote du conseil de communauté urbaine de Lille, de février 2008, qui a attribué le marché du Grand Stade à la société Eiffage.

108,5 millions d'euros
de différence

Selon lui, les élus ne disposaient pas des informations nécessaires au bon déroulement de la procédure qui s'est conclue par l'éviction du favori Norpac, filiale de Bouygues, au profit de son concurrent. Or, le projet Eiffage était nettement plus cher : 108,5 millions d'euros de différence, estime l'ancien conseiller municipal de Lambersart.
À l'issue de l'audition d'Éric Darques, la juge d'instruction pourrait ouvrir une information judiciaire. Pierre Mauroy, alors président de Lille métropole communauté urbaine (LMCU), Martine Aubry et le député-maire de Lambersart Marc-Philippe Daubresse pourraient alors être amenés à s'expliquer sur ce retournement de situation.
Le directeur de cabinet de Martine Aubry à LMCU, Jean-Marc Germain, affichait néanmoins sa sérénité, récemment dans nos colonnes. « Tous les groupes politiques ont eu accès au dossier, ont pu auditionner les différents candidats à la construction du Grand Stade avec de se déterminer », confiait-il (lire notre édition du 10 mai).


Dans ce dossier, deux recours d'Éric Darques ont déjà été rejetés par le juge administratif en 2010 et 2011. En janvier 2011, il déposait alors une première plainte au pénal pour « faux et atteinte à l'égalité des marchés publics », classée par le parquet pour irrecevabilité. Ce coup-ci, il assure détenir de quoi faire pencher la balance de son côté, arme dont il ne pouvait « pas révéler la valeur pour le moment » , nous assurait-il il y a dix jours.
Le voile sur le mystère devrait être levé demain.

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/05/21/l-attribution-du-marche-public-a-eiffage.shtml

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