Pour ses beaux-parents, l'affaire est entendue : le mauvais dans l'histoire, c'est lui. « Mon honneur était bafoué ». Au cœur de l'été 2011, il mène sa propre enquête pour prouver que sa femme le trompe. À son insu, il place un dictaphone dans la voiture où « au lieu de travailler, elle passe ses journées à téléphoner », capte ses conversations, détourne sur internet ses factures de téléphone et refourgue les pièces à un détective privé qui retranscrit les enregistrements et monte un dossier à charge. Les factures ? « Ben, quand on envoie 3 000 SMS par mois à des messieurs… », souffle-t-il à la présidente Asselain. Il utilise un autre portable pour envoyer une quinzaine de SMS salaces à sa douce. Laquelle, inquiète de se sentir ainsi surveillée par un œil extérieur porte plainte. Le caractère sexuel de ses textos ? « Non, rien de tout cela. Je savais juste ce qu'elle faisait depuis deux mois, c'est tout », minimise le prévenu.
Poussé dans ses retranchements par la magistrate, sourcils froncés, qui lui rappelle les élégants « grosse merde » et « t'es bonne qu'à montrer ton cul » qu'il a envoyés à sa dame, il lâche : « C'est mieux que de la taper ! Moi je ne pouvais rien dire devant les enfants. Elle s'est fait quatre ou cinq mecs en deux mois ».
Toutes les données traitées par le privé ont alimenté le dossier remis au juge des affaires familiales pour la procédure de divorce. « Vous vous rendez compte que vous avez fourni les éléments soustraits illégalement ? », siffle la présidente. Ses beaux-parents ont aussi hérité d'une copie, agrémentée d'une pièce supplémentaire : la photo du sexe de son épouse. « C'est cette photo-là qu'elle envoyait à ses amants ! », plaide l'avocate de la défense avant de dépeindre l'activité sexuelle débridée de la conjointe de son client, de rendez-vous sur les parkings à des conversations téléphoniques « osées », en passant par son inscription sur des sites de rencontre. « Oui, il y a eu tromperie mais ce n'est pas une dépravée. Il s'est fait justicier parce qu'il ne supportait pas d'être trompé », dit de son côté l'avocate de l'épouse. Le prévenu a écopé d'une peine de 500 € d'amende avec sursis et à verser 800 € de dommages et intérêts à son ex-femme.
| http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/10/1349745-le-mari-trompe-jouait-les-detectives.html |
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