jeudi 24 mai 2012

Le procès d'un amour irrationnel

C'est le procès de la misère sociale sur fond d'alcool qui s'ouvre aujourd'hui, et pour deux jours, devant la cour d'assises de la Marne. Michel Toumert, un Rémois de 57 ans, est accusé d'avoir porté un coup de couteau à sa concubine… décédée d'une probable septicémie neuf jours après.

ILS s'aimaient… d'un amour inconditionnel, irrationnel. Malgré les disputes, les violences, ils ne pouvaient se détacher l'un de l'autre. Kheltouma Benkhemmassa, 51 ans, est décédée dans la nuit du 30 au 31 décembre 2009 des suites probables d'une septicémie… Neuf jours après avoir reçu un coup de couteau à la cuisse.
Michel Toumert, son compagnon de l'époque, est accusé d'avoir porté le coup à la suite d'une énième dispute conjugale sur fond de misère sociale et d'alcool. Les faits se seraient passés le 22 décembre dans leur appartement du quartier Croix-Rouge, place Dominique-Ingres à Reims.

Lien de causalité

Pendant neuf jours, Kheltouma serait restée chez elle, se soignant avec l'aide de son compagnon. La plaie étant profonde, il lui aurait posé un garrot, puis une compresse après avoir stoppé l'hémorragie… et aurait ainsi régulièrement changé la compresse. Les urgences auraient été prévenues, mais ne se seraient pas déplacées.
Kheltouma aurait refusé de se rendre à l'hôpital par crainte d'abandonner ses chats.
Suite au coup de couteau, la victime aurait choisi de dormir sur un matelas dans le salon. Son concubin l'a retrouvée morte, le 31 décembre au matin, peu avant 5 heures. Déjà condamné pour des faits de violence, il est écroué depuis les faits à la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne.
Accusé de « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », il encourt quinze ans de réclusion criminelle. Originaire d'Algérie, le couple vivait ensemble depuis une dizaine d'années.
Dans ce procès, tout l'enjeu du débat va porter sur le lien de causalité entre le coup porté et le décès de la victime neuf jours après. D'après les experts, le coup de couteau n'aurait pas été mortel. C'est l'absence de soins qui serait à l'origine du décès.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-proces-dun-amour-irrationnel

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