samedi 26 mai 2012

Procès Le Couviour. "J'ai entendu ma femme crier..."

Le témoignage de Marc, l'ami qui avait dénoncé aux gendarmes Wenceslas Lecerf, dès le lendemain des faits, était très attendu, ce vendredi matin, à Vannes, à l'occasion du 4e jour du procès Le Couviour, qui se poursuivra la semaine prochaine devant les assises du Morbihan. Mais c'est celui d'Eugène Le Couviour, victime lui aussi de la tentative de cambriolage qui a tourné au drame, qui a marqué l'assemblée. Car derrière les mots du témoin, c'est la mort d'une femme qui s'est déroulée...

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> Le témoignage d'Eugène Le CouviourEugène Le Couviour a témoigné en tant que partie civile, ce vendredi après-midi, vers 16 h, devant la cour d'assise du Morbihan. Sur la nuit des faits. « Nous nous sommes couchés vers 23 h ou 23 h 30. Vers 2 h, j'ai entendu ma femme crier, me disant d'appeler la police, qu'il 'y avait du monde qui frappait à la porte. Le temps que je me lève, elle avait fait le tour du lit. Je l'ai vu retenir la porte. Et puis quelqu'un est venu vers moi cagoulé, me demander « le coffre, le coffre ». Il m'a donné un grand coup dans la poitrine, je suis tombé contre le lit, par terre. J'étais sonné. Il m'a attaché les mains et les jambes. Avec un serflex et du ruban adhésif. J'entendais ma femme crier, mais je ne pouvais pas bouger. L'homme est revenu vers moi, il m'arrache mon collier et mon alliance. Au bout d'un certain temps, je n'entendais plus de bruit. J'ai juste entendu quelqu'un dire « ça va madame ? » J'ai commencé à regarder mes mains. Avec mes dents, j'ai réussi à dérouler le scotch. J'ai réussi à sortir mes mains du serflex. J'ai été à quatre pattes dans la salle de bain, trouver un coupe-ongle pour libérer mes pieds. J'ai rejoins ma femme. Je n'arrivais pas à couper les liens de ses mains. Je suis descendu à la cuisine chercher des ciseaux. J'ai réussi à la retourner. J'ai coupé son bâillon. J'ai eu du mal à l'enlever, car toute sa tête était enveloppée. Je ne savais pas quoi faire. J'ai voulu appeler les gendarmes, mais comme j'avais le numéro de ma fille en tête, je l'ai appelée pour qu'elle prévienne les secours. Je suis descendu ouvrir le portail aux gendarmes. Ils ont pris le problème en main. Je suis resté abasourdi".

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Le témoignage de Marc, l'ami de "Wens"Passage à la barre ce matin pour Marc, l'ami de "Wens" qui lui a permis de redire ce qu'il avait déjà déclaré aux gendarmes au lendemain des faits. "Il a commencé à insinuer certaines choses, une dizaine de jours avant les faits", a ainsi commencé Marc, ce matin. Et "deux jours après le cambriolage, chez lui, avec sa fille sur les genoux, il m'a dit qu'il avait rayé quelqu'un, et qu'il s'agissait de faire passer ça pour un cambriolage, en volant des bijoux".
"Il devait ménager le vieux"
"Il m'a raconté comment ils étaient entrés dans la maison, qu'une porte aurait dû être laissée ouverte par une tierce personne. Qu'il devait ménager le vieux. Qu'il devait crier "le coffre, le coffre" pour faire passer ça pour un cambriolage. Qu'il avait scotché tout le visage de la vieille, après l'avoir frappé au visage et lui avoir serré les vertèbres. Il m'a même dit : "tu verrais ce que je lui ai mis !", avec un grand sourire".

"Il a détruit ma vie"
Un témoignage à charge que
Wenceslas Lecerf nie en bloc : "J'avais besoin de me confier. Je n'avais pas la conscience tranquille. Je lui ai dit que c'était pour une histoire d'héritage, que j'allais toucher l'argent. Je lui ai raconté le cambriolage. Mais en aucun cas je ne lui ai dit que j'allais ou que j'avais rayé la vieille". Mais le témoin maintient ses allégations : "J'ai toujours dit la même chose. Comment j'aurai pu inventer tous ces détails ? J'ai appelé les gendarmes d'une cabine le lendemain des faits, quand j'ai vu les articles dans la presse. Depuis, ma vie est un enfer. J'ai été menacé à plusieurs reprises. Je suis sous calmant. Oui, je suis une balance, et j'assume. Je ne pouvais pas garder ça pour moi. Personne n'a le droit de prendre la vie de quelqu'un. Dans ces cas-là, il n'y a plus d'amitié qui tienne. Il n'avait pas à m'en parler. Il a détruit ma vie".
"Wens m'avait confié qu'il était sur un gros coup"
Ce vendredi matin déjà, Sophie, l'ancienne compagne de Lecerf, qui l'avait justement quitté pour Marc quelques semaines avant les faits, avait elle aussi redit devant la cour qu'ils avaient parlé de l'affaire : "Wens m'avait confié qu'il était sur un gros coup, qui pouvait rapporter beaucoup d'argent, mais je l'ai convaincu de ne pas le faire. Il m'a raconté ensuite qu'il s'agissait d'une histoire d'héritage et qu'un autre homme avait déjà pris de l'argent sans réaliser le contrat".

"J'ai été manipulée par Marc"
C'est elle qui avait donné le numéro de portable de Lecerf au jardinier de
Josiane Le Couviour, Loïc Dugué, rencontré lors de la crémaillère du beau-frère de ce dernier et voisin de Lecerf, à Guidel-Plage. "J'ai quitté Wens parce que je croyais qu'il me trompait. J'ai été parler aux gendarmes parce que je ne voulais pas être inquiétée pour complicité", a indiqué la jeune femme, avant de se déclarer toutefois "manipulée par Marc pour balancer l'homme que j'aimais (Wenceslas Lecerf, avec qui elle a renoué lors de sa détention préventive, ndlr)".
Wenceslas Lecerf : "J'ai menti"
Ce jeudi soir, après le témoignage des experts médicaux, qui avaient indiqué que lors de la reconstitution, en novembre 2010, "ni l'un ni l'autre des deux auteurs du cambriolage n'ont fourni des explications concordantes avec les causes de la mort de la victime" (
asphyxie mécanique provoquée par le bâillon et/ou un ensserrement du cou), Wenceslas Lecerf avait fait une déclaration spontanée sur les raisons qui l'avaient poussé à ses premiers aveux.
"Quand les gendarmes m'ont arrêté (deux jours après les faits, ndlr), je croyais que c'était Josiane Le Couviour et Loïc Dugué qui m'avaient balancés. J'ai menti pour les charger. J'ai paniqué, je pensais que je ne reverrai pas mes enfants".
Le Cerf avait parlé de l'affaire à au moins trois amis, dont Marc.

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