vendredi 1 juin 2012

Le flambeur "empruntait" les voitures

Grand, mince, des montures de lunettes branchées, les cheveux bien coiffés : l'homme présente bien. Dans une concession tarbaise, alors qu'il s'intéresse de près à une Opel Insigna, une belle occasion à près de 40 000 €, le vendeur lui laisse essayer la voiture. Il a été séduit et rassuré par la personnalité de Jacques F…, sa prestance, son verbe assuré : Un prix est rapidement fixé. Jacques F… est autorisé à garder le véhicule, en attendant que la banque débloque la somme. Quelques jours plus tard, il revient à la concession, feint d'appeler son banquier, assure qu'un fax va arriver dans les minutes qui suivent. Le temps passe. Le fax n'arrive pas. Et Jacques F… part à nouveau avec la voiture, que le patron du garage parviendra à récupérer quelques jours plus tard. Bien entendu, l'acquisition n'a jamais été réglée. Jacques F… est interpellé quelques jours plus tard, chez une amie. Les enquêteurs s'intéressent alors à une visite de cet homme dans une concession appaméenne, cette fois.

Aux abonnés absents

Ce jour de novembre 2011, Jacques F…, porte une montre voyante, un costume de marque bien coupé. Il évoque une mutation, un poste important dans une compagnie pétrolière, une maison de famille en Ariège. Il essaie une Audi RS 5 d'occasion, parle d'un rendez-vous chez Porsche, à Toulouse, et le vendeur, pour « verrouiller » ce client, lui laisse la voiture pour la journée. Mais, victime d'un accident, il abandonne la voiture à Pamiers, un plus tard dans la journée, après avoir averti la concession et se met aux abonnés absents : son portable ne répond plus. Le concessionnaire déposer plainte à son tour.
De ces « emprunts » de voitures haut de gamme, Jacques F…, ancien comptable dans une grande entreprise, en est un habitué. Son casier judiciaire en porte les nombreuses traces. Mais il ne tente jamais de revendre les voitures qu'il emprunte de la sorte. En fait, le plus souvent, il s'en sert pour impressionner une nouvelle conquête. Une sale habitude, une passion coupable, qui lui a déjà valu de longs mois de prison. Ce qui ne l'empêche pas de recommencer : « Vous n'avez pas le sentiment que tout ça va mal finir ? », l'interroge Isabelle de Combettes de Caumon, présidente du tribunal correctionnel. Jacques F… baisse la tête : « C'est une longue descente aux enfers, depuis dix ans. Une déchéance », avoue le quinquagénaire.
« Je regrette que vous n'ayez pas mis ces talents au service d'une autre cause : au théâtre, vous auriez été remarquable », souligne pour sa part Claude Cozar, procureur de la République. Flambeur, Jacques F… laissera sa passion s'éteindre à l'ombre carcérale : il a été condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme, et maintenu en détention.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/26/1362739-le-flambeur-empruntait-les-voitures.html

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