lundi 16 juillet 2012

42.000 € escroqués aux banques à Nice: 15 mois avec sursis

Faux. Tout était faux, dans ce qu'Alain D. a présenté aux banques. Le permis de conduire. Le passeport. Les bulletins de salaire. Mais l'escroquerie, elle, était bien réelle. Tout comme sa profonde détresse.

Ce contexte a sans doute pesé dans la décision du tribunal correctionnel de le sortir de prison, après un mois de détention. Un profond soulagement pour ce père de famille de 49 ans.

Et une chance de rebondir, après avoir touché le fond. Naguère carrossier à Carros,« ce chef d'entreprise est tombé au fond de l'abîme, lentement mais sûrement », explique son avocat, Me Hélène Achache.

Après être tombé en dépression, après avoir tout perdu, Alain D. a tenté de gagner gros.

42.000 euros, précisément, frauduleusement soutirés au Crédit Mutuel et à la Société Générale. Alain D. y avait ouvert des comptes sur la foi de documents falsifiés, tout comme au Crédit Lyonnais ou à la Banque Postale.

Objectif : obtenir des contrats de prêt. Mais son cas a fini par intriguer ses créditeurs...

« Suicide social »

Le 7 juin, alors qu'il sort du Crédit Mutuel de Gorbella, l'agence découvre la supercherie et alerte la police. Un équipage en voiture repère le suspect. Lui ordonne de s'arrêter, sans succès. Puis dévale les rails du tramway pour le stopper. Placé en garde à vue à la sûreté départementale, voilà donc Alain D. poursuivi pour refus d'obtempérer, faux et usage de faux.

« Je reconnais les faits. Je regrette de l'avoir fait. Ce n'était pas par appât du gain, mais par besoin. Cet argent, je le devais », affirme le prévenu dans le box.

Une troisième version, après avoir déclaré qu'il devait acheter des matériaux de bâtiment, puis qu'il avait tout joué au casino. « Quelle crédibilité lui accorder ?, s'interroge le procureur Jean-Philippe Mescle.Il est peut-être dépressif, mais il sait se servir de son intelligence... »

« Tout était particulièrement bien fait et pensé », remarquent les avocats de la partie civile. « Il était interdit bancaire : il a utilisé les moyens du bord, rétorque Me Achache. Après les tentatives de suicide physique, c'est presque un suicide social... »

Car Alain D. risque gros.

Le parquet requiert 15 à 18 mois ferme, avec maintien en détention. Mais le tribunal présidé par Colette Moreau-Zalma se montre sensible à la plaidoirie de Me Achache, qui demandait pour Alain D. « une chance de se racheter ».

Une chance que le carrossier, finalement condamné à 15 mois de prison avec sursis, avec 20000 euros à rembourser, va à présent devoir saisir.
http://www.nicematin.com/nice/42000-%E2%82%AC-escroques-aux-banques-a-nice-15-mois-avec-sursis.927954.html

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