mardi 17 juillet 2012

À Saint-Hostien, la jalousie le conduit jusque devant la justice

Une pointe de jalousie peut avoir du bon dans un couple, encore faut-il lui fixer de strictes limites. Au-delà de la petite querelle traduisant l’attachement qu’éprouve l’un pour l’autre, la vie de couple peut basculer très rapidement dans l’enfer. Un quotidien décrit par la victime à la barre du tribunal.
« Il y a quelque chose qui me rassure, c’est que vous n’êtes plus ensemble », lance la présidente, Marguerite Chapel de Lapachevie, avant de présenter l’affaire.
Coincée entre son travail et la maison que le couple rénove sur la commune de Saint-Hostien, la jeune femme explique avoir eu besoin de prendre des bouffées d’oxygène : aller boire un verre avant de rentrer, ou s’offrir une séance de squash avec des collègues ou des copains.
Son concubin, un conducteur d’engins âgé de 37 ans, n’apprécie pas de la voir partir tôt, et surtout rentrer tard. Les querelles à huis clos s’exportent parfois en public, comme le soir où Monsieur est allé lui faire une scène dans un bar, cassant un verre en terrasse, avant d’aller crever les pneus de sa voiture.
Mais un palier supplémentaire est franchi lors de la soirée du 7 octobre.
Elle rentre alors à 20 h 30, lui est absent. À 1 h 30, il arrive à son tour, la réveille et lui intime l’ordre de se lever. « Et de dégager », indique-t-elle. La tension atteint un point de non-retour lorsque, dans le salon, il s’empare d’un fusil de chasse, l’épaule et braque le canon dans sa direction.
Raccompagnée jusqu’à sa voiture dans un concert de jurons, elle voit l’enragé éclater le pare-brise d’un coup de poing. « J’étais paniquée, je cherchais à démarrer. Il est parti chercher une barre dans le garage, puis il est revenu massacrer ma voiture. J’ai réussi à partir jusqu’à la gendarmerie de Saint-Julien-Chapteuil. »
Défendant les intérêts de l’ex-compagne, l’avocate Joëlle Diez réclame une sanction sévère contre celui qui l’a « empêchée de vivre en tant que femme ».
Pour la défense, son confrère Laurent Pierot plaide la « bouffée de jalousie extraordinaire […] C’est un acte de violence isolé, qui n’a duré que quelques minutes. »
Le prévenu a été condamné à trois mois de prison avec sursis, avec confiscation de l’arme.
Quant aux deux avocats, ils se retrouveront prochainement autour de ce dossier afin de régler le partage de la maison, financée en commun. En attendant, la jeune femme vit chez ses parents.

http://www.leprogres.fr/haute-loire/2012/07/12/a-saint-hostien-la-jalousie-le-conduit-jusque-devant-la-justice

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