vendredi 13 juillet 2012

Il violente son beau-fils en récidive

Robert (1) comparaissait au tribunal correctionnel pour violences sur son beau-fils de 14 ans, à Bagnères-de-Bigorre. Le problème, c'est que l'accusé a déjà été condamné pour violences volontaires sur son ancienne compagne et risque six ans d'emprisonnement et un an de peine plancher, comme l'a rappelé la présidente du tribunal. Les faits se sont déroulés le 13 novembre 2011. L'adolescent a refusé d'accompagner sa mère et Robert à un match de rugby et a préféré rester devant la télé. À son retour, Robert lui a reproché de ne pas être venu et surtout de ne pas avoir répondu au téléphone. Selon le témoignage du jeune homme, son beau-père se serait jeté sur lui, l'aurait fait tomber au sol et lui aurait donné un coup de poing à la pommette. Mais l'accusé, qui est éducateur sportif bénévole dans une école de rugby, nie en grande partie cette version des faits : « Je l'ai pris au col et j'ai maintenu la pression alors qu'il était sur le canapé. Je lui ai dit qu'il devait avoir du respect envers les adultes. Il a mis des coups de poing au contrevent et a repoussé sa mère plusieurs fois. Je ne l'ai jamais touché au visage ». L'avocate du représentant légal du jeune homme, le père, fait valoir les certificats médicaux du médecin d'urgence qui reconnaît une incapacité de travail de 10 jours puis du médecin désigné par la gendarmerie qui abaisse cette incapacité à un jour, enfin la déclaration de la mère qui va dans le sens de son fils bien que leurs relations ont été rompues depuis les faits. Pour elle, l'accusé est « quelqu'un de violent » qui a été condamné pour avoir commis des violences sur son ancienne compagne mais « a été également violent vis-à-vis de son actuelle compagne ». Elle demande 1€ de dommages et intérêts, 1.000 € pour la réparation du préjudice moral et 500 € sur la base du code de procédure pénale. Le procureur de la République ne requiert pas de peine de prison en raison, notamment, « d'un contexte familial délicat » et « du comportement difficile » de la victime. Il requiert 50 jours-amendes à 10 € pour « les violences clairement établies ». L'avocate de l'accusé a fait valoir « le pouvoir disciplinaire » du beau-père, en s'appuyant sur la jurisprudence. Si elle dément que son client ait donné un coup de poing au visage du jeune homme, elle ne conteste pas les violences légères, mais souligne qu'elles peuvent être « justifiées » d'autant que d'après elle, la victime « a un problème avec l'autorité », aussi bien dans son établissement scolaire qu'au sein de sa famille. Elle met aussi en avant « la souffrance » de la mère séparée de son enfant depuis l'incident.
Le tribunal a reconnu coupable Robert, le condamne à 90 jours-amendes à 10 €, reçoit le père de la victime dans sa constitution de partie civile et condamne l'accusé à 1 € de dommages et intérêts, à 500 € pour la réparation du préjudice moral et à 400 € sur la base du code de procédure pénale.
(1) Le prénom a été changé pour respecter l'anonymat de l'accusé.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/07/10/1397403-il-violente-son-beau-fils-en-recidive.html

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