mardi 10 juillet 2012

Le conflit de voisinage dégénère

À quelques centimètres près, c'est un conflit de voisinage qui pouvait se retrouver devant une cour d'assises. L'histoire se déroule le 12 juin dernier et a pour théâtre la rue Dupleix, à Hellemmes, petite artère située aux abords de la défunte usine Fives Cail Babcock.
On ne sait pas exactement comment démarre le différend, mais l'un des protagonistes est en train de réparer son véhicule dans la rue, avec un de ses amis, lorsque son voisin sort de sa maison, passablement énervé. « C'était pour une histoire de regard qui ne lui avait pas plu », assure le réparateur amateur à la barre. Son antagoniste, lui, dément et jure qu'il voulait faire cesser le tapage et que le litige est né de l'attitude de son voisin qui l'a renvoyé dans ses buts.

« Le ton est monté et il m'a frappé à coups de maillet », se plaint à l'audience Belkheir K., 34 ans. C'est pourtant bel et bien ce dernier qui est jugé pour violence avec arme. Car après avoir été frappé, Belkheir K., furieux, est reparti chez lui, est revenu avec un couteau et a frappé son voisin dans le dos. La victime a dû être opérée et ses blessures ont été évaluées à quinze jours d'incapacité totale de travail. L'homme l'a échappé belle.
« Mais pourquoi êtes-vous revenu, Monsieur ? Vous deviez rester chez vous ! Même votre femme vous a supplié de vous calmer. Pourquoi ne pas l'avoir écoutée ? » tance le président Bernard Lemaire. Les explications de Belkheir K. sont confuses. Sa réaction est d'autant plus incompréhensible que l'Algérien n'a jamais fait parler de lui et mène une vie tranquille : il est marié, il a un travail...

« Accident de parcours »
« C'est une entrée fracassante dans la délinquance, on ne peut pas tolérer cette attitude qui consiste à se faire justice par soi-même » , explique-t-on du côté du ministère public qui appelle le tribunal à « ne pas rester indifférent face à un tel acharnement » et réclame huit mois de prison dont quatre mois assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve.
Une hérésie pour Me Stéphane Bulteau qui, en défense, vient tranquillement répliquer qu'à l'évidence, avec son casier vierge, son client a le profil de quelqu'un qui est accessible à un sursis intégral. « Il a commis une grosse faute, il le regrette amèrement, mais ça reste un accident de parcours, certes malheureux. Il n'a pas su maîtriser la situation, ça ne va pas plus loin », plaide-t-il.
Le tribunal l'entendra : Belkheir K. écope de huit mois de prison intégralement assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve. Avec notamment une obligation d'indemniser la victime et de ne pas entrer en contact avec elle.


http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2012/07/06/le-conflit-de-voisinage-degenere.shtml

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