lundi 27 août 2012

Bar-le-Duc : il s’effondre durant le réquisitoire

Hier 20 h, Yves Badorc, le procureur de la République de Bar-le-Duc, entame ses réquisitions. Le prévenu, un individu de 74 ans domicilié à Commercy, est poursuivi pour avoir proposé, à la fin de l’année scolaire, de l’argent ou des cigarettes à des filles d’un foyer d’accueil proche de son domicile contre des rapports sexuels et leur avoir tenu des propos obscènes.

Le ton du magistrat est presque courtois à l’égard de ce petit homme à la mâchoire prognathe et au nez proéminent mais ses mots font mal. En se basant sur les différentes expertises psychiatriques qui ont jalonné la carrière judiciaire du vieil homme, il dresse le portrait d’un monstre. « Un pervers dominant », selon le jargon médical employé par les praticiens qui ont examiné ce père de huit enfants reconnu coupable d’avoir, en 1996 violé son fils, et en 2008 d’avoir agressé sexuellement le petit-fils d’un de ses voisins.

À l’écoute du réquisitoire, le prévenu commence à geindre et se met à suffoquer de façon de plus en plus intense. Christian Donnadieu, le président du tribunal correctionnel, demande à l’escorte de le maintenir droit sur sa chaise afin d’éviter qu’il ne tombe à la renverse.

Simulation ?

La « crise » s’amplifie. Le juge n’a d’autre choix que de suspendre le procès. Les membres de l’administration pénitentiaire évacuent le septuagénaire de la salle d’audience. Le prévenu se tord de douleurs au sol, comme pris de convulsions. Les fonctionnaires le maintiennent au sol.
Une équipe du SAMU débarque au tribunal de grande instance quelques minutes plus tard. On entrouvre la chemise du vieil homme afin de lui poser des électrodes.
Les magistrats (juges et procureur) observent l’opération à quelques mètres. Le procès ne reprendra pas. Le délinquant sexuel récidiviste est transporté sur un brancard, direction l’hôpital.
Le procureur s’approche des avocats de la défense et des parties civiles et annonce un report du procès le 4 septembre. On repartira de zéro. Les deux heures à examiner le dossier n’auront servi à rien. Comme le courage d’une des deux probables victimes de ce prédateur sexuel. Cette gamine de 13 ans avait eu le cran de donner sa vérité à la barre et de répondre aux questions du président du tribunal en refrénant quelques sanglots. Ce soudain malaise du prévenu a laissé dubitative une partie de la salle d’audience. Certains pensaient que le vieil homme avait simulé son « attaque ». À l’heure où nous mettions sous presse, aucune information médicale tangible permettait d’infirmer ou de confirmer cette hypothèse.

http://www.estrepublicain.fr/meuse/2012/08/22/il-s-effondre-durant-le-requisitoire

Aucun commentaire: