mardi 7 août 2012

La mort de Didier Artur jugée à la rentrée

La mort de Didier Artur, torturé à Nauroy le 18 juin 2009, sera jugée au mois d’octobre devant la cour d’assises des mineurs à Laon.
La session d'assises de la rentrée au tribunal de Laon risque d'être très suivie dans le Saint-Quentinois.
La mort de Didier Artur, 45 ans, à Nauroy en juin 2009, va être évoquée devant la cour d'assises des mineurs de l'Aisne, du 16 au 19 octobre prochain. A huis clos, donc. Deux jeunes hommes, dont Johnny Bletry, 19 ans au moment des faits, et un autre mineur à l'époque, sont mis en examen pour homicide et acte de torture et barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Et un troisième, pour non-assistance à personne en danger : il s'agit d'un frère d'un des deux premiers, mineur. Il connaissait les faits et a fini par parler.
Didier Artur avait été retrouvé nu dans sa chambre, le 18 juin 2009, au numéro 4 du hameau de la Cantine. Victime de l'indicible. Un balai avait été utilisé pour lui infliger les pires sévices.

Interpellés après huit mois d'enquête
Huit mois après, en mars 2010, un mardi matin aux aurores, une douzaine de véhicules de militaires avaient débarqué chez ses voisins. La mère, son mari et deux enfants avaient été placés en garde à vue. Finalement, un des jeunes, mineur, a avoué.
C'est lui qui a donc mis en cause son frère, Johnny Bletry, et un copain. La mère et le beau-père de Johny Bletry déclaraient alors dans nos colonnes : « Didier Artur, on l'aidait. On l'emmenait faire des courses en voiture, acheter des bouteilles. Il buvait. Ce jour-là, on ne l'a pas vu le matin. J'ai envoyé mon fils Johnny. Il est revenu en courant, en criant : maman, il est mort ! Alors, on a appelé le SAMU. Mais nous, on a cru qu'il s'était levé et était tombé. » Jusqu'à ce jour de mars 2010, donc, où son fils a été mis en examen.

L'alcool, toujours
Apparemment, l'alcool a, une fois de plus, joué un rôle dans cette tragédie. « Ce monsieur recevait des jeunes ; il s'est passé quelque chose avec ces jeunes », lâchait à l'époque, discret, le procureur Olivier Hussenet. Mais les auteurs ne se sont pas contentés de blesser leur victime.
Ils lui ont aussi infligé l'indicible. Les actes de barbarie visés par la procédure sont particulièrement pénibles.
Oui, confirme le procureur, il y a bien eu un balai utilisé. « Les faits n'ont apparemment comporté aucune intention sexuelle. » Parmi les deux principaux impliqués, Johnny Blétry parlerait de menaces de mort sur son jeune frère. Son acolyte se souviendrait pour sa part d'une partie de la soirée, et notamment dirait ne pas avoir porté les coups mortels.
Johnny Blétry a connu un parcours scolaire assez chaotique. Jeune majeur, il résidait chez sa mère, jusqu'à sa mise en détention en 2009 dans une autre affaire de vol et violences.
Ce jeune homme a fait un séjour en hôpital psychiatrique en 2008 « par rapport à l'alcool », a confirmé sa maman.
La famille Blétry elle-même confirme que « Johnny et son copain avaient l'habitude d'aller boire chez Didier Artur. »


DIDIER ARTUR, UN HOMME "GENTIL"
Originaire de Saint-Simon, Didier Arthur vivait seul dans cette maison. Il était arrivé dans le hameau il y a une dizaine d'années. Sans profession, il avait noué des relations amicales avec ses voisins. Me Vignon, qui représente le frère et la sœur de la victime, partie civile, rappelait lui dans nos colonnes la mémoire d'un homme « particulièrement gentil ; de santé fragile, qui malheureusement, c'est vrai, avait trouvé réconfort dans l'alcool ». La famille a été « traumatisée de la mort violente » de ce frère, père de trois enfants, dont un décédé, qui vivait du RMI. Il dénonçait des faits d'« une violence qui dépasse tout entendement. » Dans le village, des voisins témoignaient : « On lui portait de la nourriture tous les jours, à Didier Artur. C'était quelqu'un de gentil. »


http://www.aisnenouvelle.fr/article/faits-divers-%E2%80%93-justice/la-mort-de-didier-artur-jugee-a-la-rentree

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