dimanche 30 septembre 2012

Trois braquages pour un seul homme, en 70 mn chrono

Trois hommes sont jugés depuis hier pour une série de braquages commis en 2009 en Villeneuvois. Si deux d'entre eux reconnaissent les faits, le principal accusé nie tout en bloc. Risqué.
La série avait alors impressionné, pas tant par la gravité des forfaits que leur répétition. Entre juin et novembre 2009, six vols à main armée et un vol par effraction avaient été commis successivement à Villeneuve, Sainte-Livrade, Granges-sur-Lot, Sévignac-sur-Leyze, au Laussou et à nouveau à Granges, avec un temps record pour la première expédition : trois braquages en 70 minutes. ça demandait pour le moins de la détermination…
Le 10 juin, l'épicerie «Légu-fruits», à Villeneuve, était ainsi «visitée» à 15 h 50. L'agence postale de Sainte-Livrade connaissait le même sort à 16 h 35, avant qu'un troisième braquage soit commis dans une supérette de Granges-sur-Lot. Il était tout juste 17 heures. Le tout réalisé par un seul homme.
Le 29 septembre, après un vol par effraction dans une habitation de Sévignac-sur-Leyze, une auberge du petit village du Laussou était à son tour la cible des malfaiteurs, le gérant de l'établissement essuyant en passant des coups de crosse. Enfin, le 8 novembre, retour donc à Granges où cette fois le gérant a été contraint de se mettre à genoux et invité à «compter jusqu'à 100» (!) pendant que son agresseur fuyait.
Le butin de ces six forfaits ne dépassa pas, pour le plus «profitable» 1 500 euros, celui du Laussou, misérable, n'en rapportant que 30…
Les auteurs de ces braquages ? Deux d'entre eux, qui comparaissent libres, Tony Liorit, un charpentier livradais, aujourd'hui âgé de 23 ans, et Cédric Charvy, un peintre en bâtiment de 28 ans, seulement impliqués pour les événements du 29 septembre, reconnaissent leur participation. En revanche, Khalid El Bahhaj, 27 ans, ancien ouvrier dans une entreprise de menuiserie et le seul à être détenu, les nie en bloc.
L'homme a maintenu hier obstinément ses dénégations, ne «lâchant» rien face aux questions s incessantes du président Mornet et de l'avocat général, Marie-Hélène Heyte, qui le poussèrent dans ses retranchements. En garde à vue, ce principal accusé avait pourtant tout avoué, livrant aux enquêteurs des détails «qu'ils ne connaissaient pas» et n'étant pas avare de précisions : la manche d'un vieux pull blanc découpée pour faire office de cagoule, le pistolet factice en plastique utilisé, le sac-poubelle pour qu'on y dépose le butin… Poussant la prévenance face aux policiers il alla jusqu'à leur lancer : «S'il y a des choses pas claires, n'hésitez pas à me poser des questions» (sic)… «J'étais dans un état second, se justifie-t-il aujourd'hui. Ils voulaient que je dise, alors je disais».
La confrontation à venir avec ses deux comparses qui assurent qu'il était bien avec eux ce 29 septembre 2009, pèsera. Et la tâche de son défenseur, l'avocat agenais Laurent Bruneau, s'annonce pour le moins délicate…

http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/26/1449303-trois-braquages-pour-un-seul-homme-en-70-mn-chrono.html

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