jeudi 4 octobre 2012

Foix. «Mon mari me rabaissait sans cesse»

A. G., 55 ans, comparaît à la barre pour «harcèlement moral» sur la personne de son ex-épouse, R.-Marie, ayant entraîné chez cette dernière «une altération de la santé» et une sensible «dégradation de ses conditions de vie», ses deux filles ayant eu, en sus, à subir les multiples épisodes des menaces et insultes quotidiennes d'A. G. à l'endroit de leur mère…
Pour corroborer les faits (qui ont pour cadre Ignaux, durant l'été 2011), de multiples témoignages, cependant «indirects», de la part du voisinage : «
[…] Il la traitait de s…, de bonne à rien, la rabaissant en permanence ; elle s'est plusieurs fois réfugiée chez nous[…] . On est vraiment revenu en arrière en ce qui concerne la condition des femmes[…] ». Ou encore des deux filles de R.-Marie : «Ma mère était de plus en plus sous pression, harcelée pour des motifs futiles ; elle se rabaissait en permanence et même après la séparation elle est restée craintive, inquiète… Quant à nous, il jetait les cadeaux qu'on faisait à maman[…] ».

«Tout allait bien, j'avais mon linge lavé et repassé

[…] »
A. G., pour sa part, niera devant la présidente les faits de harcèlement et de menaces, ainsi que l'état permanent d'alcoolémie qu'on lui reproche aussi : «Des disputes de couple, pas plus… Pour moi tout allait bien, j'avais le linge propre et repassé
[…] » On semble, en effet, revenu plus d'un siècle en arrière. R.-Marie elle-même témoignera à la barre, en sanglots : «Les premières années, il s'excusait après m'avoir insultée et me disait «j'arrêterai de boire». Plus tard, c'était l'enfer en permanence (trois «cubis» de vin par semaine) ; il a fait souffrir mes filles et mon petit-fils.»La partie civile (Me Castex) appuiera sur les «scènes traumatiques» vécues par sa cliente, Mme le procureur Blanc requérant à son tour «deux mois assortis du sursis» à l'encontre d'A. G., estimant que «l'ensemble des éléments permet de retenir monsieur dans le sens de la prévention».«Ne condamnons pas sur des sentiments !»Pour la défense, Me Baby prendra le relais. Extraits : «On est en face de l'échec d'un couple. Mon client a d'ailleurs accepté le divorce à ses torts exclusifs. Ici, il ne s'agit que de morale : n'en demande-t-on pas un peu trop à A. G. qui a juste été lui-même avec ses défauts, ses aspérités, son comportement brut de décoffrage… Il faut à un moment faire du droit : dans ce dossier, sans aller jusqu'à dire (ce serait médiocre) qu'il n'y a pas de témoins directs, il y a certes du harcèlement mais pas de violences et des attestations du voisinage qui commencent par «Je le détestais». Il nous faut des faits, des dates, ne condamnons pas sur des sentiments…»Délibéré : deux mois sursis simple.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/02/1453884-mon-mari-me-rabaissait-sans-cesse.html

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