« C’est une affaire particulièrement douloureuse et extrêmement sordide ». Les mots ne sont pas galvaudés. Me Grégoire Niango n’en fait pas des tonnes. Le dossier qu’il est en train de plaider est effectivement terrible.
L’avocat défend les intérêts d’un petit garçon de 3 ans, Valentin, qui est passé tout près de la mort. C’était il y a un an, le 8 septembre 2011, à Ecrouves, là où ses parents habitent. Dans un immeuble. Au troisième étage. En fin de matinée, des voisines ont vu une première fois le bambin en train de jouer sur le rebord de la fenêtre, au-dessus du vide. Elles ont entendu un cri provenant de l’intérieur. Sans doute la mère qui a rappelé son enfant. Et il a obéi. Il a quitté sa position dangereuse pour retourner dans l’appartement.
Mais une demi-heure plus tard, rebelote. Le petit Valentin a de nouveau grimpé sur le rebord de la fenêtre. L’une des voisines, effrayée, est allée tambouriner à la porte de l’appartement. Pour alerter la maman de l’enfant. En vain.
Le petit garçon est tombé. Il a heureusement survécu. Il aura peut-être des séquelles. Mais il est vivant. « Il a atterri sur un buisson qui a amorti sa chute. C’est la seule fois, dans sa courte existence, qu’il a eu de la chance », assène Me Niango. Effectivement. L’enfant n’est pas né sous une bonne étoile.
Sa mère est sous l’emprise du « démon de l’alcool » depuis des années et il est venu au monde avec des capacités diminuées par le « syndrome de l’alcoolisation fœtal ». Le penchant de sa maman pour la boisson est également responsable de sa chute par la fenêtre. Car si elle a laissé son enfant sans surveillance, si elle n’a pas bronché lorsqu’il s’est hissé sur la fenêtre, c’est parce qu’elle s’est « assoupie » après avoir consommé quatre verres « bien tassés ».
Reste une zone d’ombre. Comment le père de l’enfant, militaire, a-t-il pu passer à côté de la déchéance de son épouse et ne pas s’apercevoir qu’elle était incapable de garder le petit Valentin et ses trois frères aînés ? Cela paraît impossible qu’il n’est rien remarqué. Il ne pouvait pas ignorer que l’appartement dans lequel il vivait avec sa famille était un « véritable cloaque », selon l’expression de Me Niango.
Et pourtant le père n’était pas présent, mercredi, devant le tribunal. La mère était seule à faire face à la Justice. Sans avocat. Elle a raconté son chemin de croix pour décrocher de l’alcool. Avec l’espoir de récupérer un jour la garde de ses enfants. La substitut du procureur, Virginie Kaplan, a tenu compte de ses efforts pour remonter la pente. Elle a requis 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Le tribunal a doublé la peine : 8 mois avec sursis et mise à l’épreuve.
http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2012/09/28/la-chute-d-une-maman-alcoolique
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