lundi 1 octobre 2012

Un procès pour comprendre pourquoi Florian a été tué

Le procès du meurtrier présumé de Florian Villanueva, tué à l'arme blanche le 1er octobre 2010 à Auriol, un mois avant ses 20 ans, s'ouvre aujourd'hui devant la cour d'assises pour mineurs d'Aix-en-Provence. Le jeune auriolais âgé de 17 ans au moment des faits comparaîtra à huis clos, deux ans jour pour jour après le drame. "Une double épreuve attend toute notre famille ce lundi, annonce Sandrine Schipani, la maman du jeune homme décédé tragiquement. Un moment de recueillement est prévu de 10 h à 10 h 30 à Auriol sur les lieux de son assassinat, puis un autre à 11 h sur sa tombe au cimetière d'Aubagne. Nous déposerons 21 fleurs, marquant l'âge qu'aurait eu à ce jour Florian, à chacun de ces deux endroits ainsi que des bougies. La famille et les amis qui souhaitent lui rendre hommage sont attendus. Puis les 14 personnes qui se sont portées parties civiles arriveront toutes ensemble à 13 h 30 devant la cour d'assises", ajoute-elle en remerciant tous ceux qui l'ont soutenu "durant ces deux longues années, cela nous a beaucoup aidés".
Il était 20 h 30, le jeudi 30 septembre 2010, lorsque le drame s'est noué entre ces deux jeunes gens sans histoires, sur une placette à l'entrée du village d'Auriol, non loin de la station-service, fermée à cette heure-là. Les mobiles du meurtre restent encore flous mais reposeraient sur un prétendu vol. Le plus jeune, encore mineur, se serait approché de Florian pour lui donner l'accolade tout en lui portant un coup de couteau qui s'est révélé fatal. Transporté à l'hôpital de La Timone, Florian est décédé des suites de ses blessures vers 3 h du matin, seul. Son père Bernard Villanueva avait reçu un message sur son répondeur qu'il n'a consulté que trop tard ; Sandrine Schipani, la maman, n'a jamais été contactée par les gendarmes.
"Témoin de l'assassinat"
Quant à l'auteur présumé des faits, interpellé dans la rue vers 2 h du matin par la gendarmerie de Roquevaire, il a d'abord été interrogé par les brigades de recherches d'Aubagne et de Marseille. L'adolescent, âgé d'à peine plus de 17 ans en 2010, était connu à Auriol pour y avoir fait toute sa scolarité. Nul n'aurait imaginé que ce jeune apprenti soit un jour impliqué dans une telle affaire.
"Florian dormait chez un copain à Auriol qui se trouve être le témoin de son assassinat, racontaient à l'époque Bernard Villanueva, le père de Florian, et Jean-Pierre Schipani, le mari de Sandrine, maman de trois autres enfants : Yohan, 19 ans, Marie, 17 ans et Thomas, le petit dernier de 5 ans et demi. Son ami essayait de contenir l'hémorragie pendant qu'un autre appelait du secours. Florian avait une famille. Il avait même deux domiciles : chez son père installé à Marseille et notre maison à Aubagne. Comme tous les jeunes, il passait des soirées chez ses copains, mais il avait un métier, il était plombier comme son père. Il avait aussi des passions : l'escalade et la spéléologie, que nous pratiquions ensemble. Sa mère est prof de piano et notre maison était toujours pleine de vie et de musique..."
Le procès du meurtrier présumé de Florian qui aura lieu aujourd'hui, demain et mercredi devra donc faire toute la lumière sur cette sombre affaire qui a brisé deux familles. "Notre demande est simple, forte, essentielle à l'évolution de notre justice et à l'organisation de notre société : nous exigeons que les peines de prison prononcées lors des jugements des meurtriers soient appliquées entièrement, ce qui n'est pas le cas actuellement, réclame Sandrine Schipani. Florian était un jeune homme magnifique et un fils merveilleux, simple et aimant. Un exemple pour mes trois autres enfants et la quintessence de notre amour, pour toujours." Sandrine Schipani reste solide et militante avec son association FLO (For life only) pour la "pacifiance" même si "celui qui a tué mon fils sortira de prison encore jeune alors que Florian ne reviendra pas".
La famille de Florian ne connaissait pas le jeune Auriolais qui a d'abord été écroué à la prison pour mineurs de La Valentine avant d'être incarcéré à Luynes.

http://www.laprovence.com/article/actualites/un-proces-pour-comprendre-pourquoi-florian-a-ete-tue

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