mercredi 10 octobre 2012

Meurtres de Thorigné : Dany Leprince placé en liberté conditionnelle

Condamné à perpétuité pour un quadruple familial qu'il a toujours nié, Dany Leprince vient d'apprendre qu'il bénéficiera d'une libération conditionnelle à partir du 19 octobre. Un bracelet électronique le maintiendra, pendant un an, dans le secteur de la prison d'Agen (Lot-et-Garonne). L'homme a déjà passé plus de 17 années en prison pour les de son frère, de sa belle-soeur et de deux nièces de 7 et 10 ans, tués à coups de hachoir, et retrouvés dans la maison familiale de Thorigné-sur-Dué (Sarthe). Accusé par sa femme de l'époque et sa fille, il avait avoué en garde à vue le seul meurtre de son frère, avant de se rétracter.

Le 11 septembre,
le parquet ne s'était pas opposé à cette demande, à condition notamment «que la résidence soit fixée chez son épouse» et que «ce soit avec un placement sous surveillance électronique», avait précisé Bruno Dalles, procureur de la République de Melun. Fructueuse, c'était la dernière démarche en date engagée par le détenu qui a jusqu'alors mené en vain une lutte acharnée pour prouver son innocence. Elle fait suite à la décision du tribunal d'application des peines (TAP) de lever la peine de sûreté de 22 ans qui accompagnait la condamnation à perpétuité de Dany Leprince.

Le ministère public a émis d'autres exigences pour Danyd Leprince: «une obligation d'exercer une activité professionnelle, une obligation de soins» et «une indemnisation plus importante de la partie civile». Il sera alors transféré vers la prison d'Agen, juridiction où il résidera, avant la pose de son bracelet.

Après une longue attente, sa nouvelle femme y croyait

Mariée depuis février 2008 à la centrale de Poissy (Yvelines) à Dany Leprince, Béatrice, médecin à Marmande (Lot-et-Garonne), attendait avec impatience la décision du tribunal. A l'époque, le couple avait fait connaissance en échangeant des lettres. Ce mercredi matin, avant la décision du tribunal, elle avait indiqué «être comme Saint-Thomas et ne croire que ce qu'elle verra».

En 2011, elle se rappelle avoir pris une «claque», le 6 avril, lorsque son mari avait été réincarcéré après neuf mois de liberté quand
la cour de révision avait rejeté sa requête visant à obtenir un nouveau procès.

Béatrice Leprince, qui a parcouru au
des derniers mois 1.400 km tous les quinze jours pour lui rendre visite, a aussi dû fournir récemment «à deux reprises» des certificats attestant qu'elle acceptait de vivre avec une personne portant un bracelet électronique.

Le parquet semblait avoir noté «de nombreux points positifs»: le «sérieux de son projet professionnel, la qualité de son entourage familial, le progrès de son comportement en détention ainsi que les efforts faits pour un début d'indemnisation des victimes», a souligné le procureur de la République de Melun.

Selon Béatrice Leprince, son époux, qui a «quasiment toujours travaillé en détention» (confection de mouchoirs, de tabliers de boucher, de filets pour le fret aérien, de lustres, tri d'oignons...), donne depuis mars aux parties civiles 20 euros de plus que les 20% qui sont automatiquement prélevés sur son salaire.

A Marmande, l'association de réinsertion Environnement Plus (travaux de bâtiment, d'espaces verts...) a indiqué mardi avoir pris les dispositions pour l'accueillir, le cas échéant, et lui faire entreprendre la formation de cariste qu'il recherche.

Toutefois dans un avis rendu en juin, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté indiquait qu'il «subsiste dans sa personnalité des éléments de dangerosité notamment liés à sa rigidité, sa fragilité psychologique et au risque de décompensation psychologique». Ce qui n'a pas empêché le tribunal de donner une deuxième chance à Dany Leprince.


http://www.leparisien.fr/faits-divers/meurtres-de-thorigne-le-sort-de-dany-leprince-fixe-aujourd-hui-10-10-2012-2220125.php

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