dimanche 7 octobre 2012

Montauban. Trois mois de prison pour deux voleurs de lapins

Ils sont trois qui arrivent menottés et encadrés par au moins six gendarmes. Un homme les cheveux blancs qui a du mal à se défaire de ses bracelets et deux plus jeunes. Ils doivent répondre de faits qui se sont déroulés dans le canton de Lavit-de-Lomagne dans la nuit du premier au deux mai dernier. Tout débute à Asques et va se poursuivre en deux autres endroits au chef-lieu de canton. C'est le début de leurs explications (du moins celles fournies par les deux plus jeunes prévenus) qui glace une partie de l'assistance : «On n'avait pas mangé ce soir-là, on avait faim, on a décidé de faire les poubelles (sic)» Et cette quête de nourriture mène le trio motorisé à Asques où il trouve un clapier abondamment garni. En se relayant et se répartissant les tâches ils arrivent à extraire de cet endroit par petites quantités 38 lapins qu'ils assommaient avant de les placer dans des sacs plastiques.

Deux biches en terre cuite

Plus loin dans la nuit ils vont voler à Lavit deux biches en terre cuite et enfin des lampes solaires. Un butin hétéroclite qui leur vaut de passer en comparution. Les faits sont d'une banalité affligeante, d'une tristesse même mais la lecture de leurs casiers judiciaires renvoie à des antécédents à de la récidive. Plus que cela c'est que le trio est détenu pour autre cause (notre encadré) et est derrière les barreaux depuis le mois de mai. Au nom du ministère public Olivier Zamphiroff réclame contre eux une peine de 4 mois de prison. En défense pour son client Me Jean-Louis Pujol intervient en premier et souligne que sur fond d'alcool on a à la barre une bande de bras cassés qui ont récolté cette nuit-là un butin dérisoire. Me Laurent Mascaras lui d'emblée s'élève contre les méthodes du parquet qui saucissonne les affaires et disjoint des faits avec le risque qu'ensuite on refuse la confusion des peines. Puis bien sûr il stigmatisait le fait qu'en 2 012 on soit «obligé d'aller faire les poubelles pour se nourrir dans certains coins de Tarn-et-Garonne». Sa consœur pour le dernier prévenu insistait aussi sur «le visage de la misère, cette question de survie pour nourrir leur familles. Ce tout qui se transforme en vol aggravé par deux circonstances»
Le délibéré intervenait presque aussitôt. Tous les trois étaient reconnus coupables. Mais les peines n'étaient pas identiques car pour deux d'entre eux c'était trois mois ferme, la même sanction assortie du sursis pour le dernier qui avait il est vrai le casier judiciaire le plus léger. Tous trois repartant en détention.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/03/1455418-montauban-trois-mois-de-prison-pour-deux-voleurs-de-lapins.html

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