Le 18 juillet, dans l’ambiance conviviale du village de vacances où la famille a loué un chalet au bord de l’eau, Mickaël participe à une sorte d’olympiade. « On faisait une course de brouette avec les enfants ». Il ne compte pas le temps et tourne soudain la tête en direction de sa location. Là, il voit deux gendarmes encadrant un garde-pêche. Il va voir. Les trois hommes ont l’air plutôt sérieux. Il y a de quoi. Ni une ni deux, après lui avoir demandé s’il s’agissait bien de sa canne à pêche, les fonctionnaires lui font remarquer qu’il a abandonné sa canne à pêche. Inadmissible.
Entendu à la gendarmerie
Mickaël tombe des nues et demande ce qu’il risque. « Ils m’ont dit 45 €. J’étais prêt à payer tout de suite », explique l’ingénieur qui veut poursuivre ses vacances. Pas question, il faut venir à la brigade de Royères pour y être entendu. « Ils me disent de venir à 9 h. J’ai répondu que j’étais en vacances et que cela faisait un peu tôt ». Le dangereux délinquant se raisonne dans la soirée et s’y rend à 10 h, incorrigible. « Ils m’ont auditionné pendant une heure ». Et la canne : « confisquée » pour éviter toute réitération sûrement.Mickaël signe son PV et demande enfin s’il peut s’acquitter de la contravention de troisième catégorie. Nouveau refus. « Ce n’est pas une amende forfaitaire mais un procès-verbal » nous indique la cellule renseignement du groupement de gendarmerie de la Creuse. Ajoutant que l’importun « n’est pas censé ignorer la loi ». Pas mieux du côté de l’officier du ministère public. « La pêche doit être active. Si on laisse une canne à pêche et que celle-ci capture une espèce protégée, cela permet de la relâcher vivante plutôt que morte ». Un argumentaire qui aurait pu être tenu en guise d’avertissement au vacancier.
Mais ce dernier est désormais invité à comparaître devant le tribunal de proximité de Guéret pour répondre de cet acte inqualifiable. La procédure prévoit en effet cette comparution au cas où la fédération de pêche déciderait de se constituer partie civile et formule une demande de dommages et intérêts. Christian Perrier, son président, est finalement le plus conciliant dans toute cette affaire. « C’est souvent que ça arrive dans la région. On s’est retrouvés avec des gens qui pêchaient avec 14 ou 15 cannes aux fins de remplir leurs bassins personnels ». Et s’il rappelle un peu gêné la règle qui impose « que l’on reste à portée de main de la canne à pêche », il assure qu’il ne veut pas la mort du pêcheur. « On ne se portera pas partie civile dans cette affaire », promet-il. De son côté, Mickaël a bien appris la leçon. « L’amende, je vais me la rembourser en ne prenant pas de carte de pêche pendant deux ans ». Et abandonner à nouveau la canne à pêche. Récidiviste !
http://www.estrepublicain.fr/insolite/2012/10/06/la-canne-a-prune
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