mercredi 14 novembre 2012

Violences conjugales : le gendarme nie en bloc

La carrière de militaire du prévenu a été évoquée à de nombreuses reprises, hier, par le ministère public du tribunal de Thionville, à l’heure de sonner une véritable charge. Et pour cause. Dans ce dossier de violences conjugales, la substitut Clara Ziegler n’a pas hésité à faire part de son malaise. À évoquer le témoignage de cette voisine de palier qui, un jour de forte agitation au domicile des époux, à Longeville-lès-Saint-Avold, a assisté à une scène troublante : « Une victime allongée au sol et les bras noués dans le dos. Complètement dans le gaz », a insisté le témoin dans ses déclarations.

« Elle pète souvent les plombs »

« Je ne crois pas que l’on puisse encore laisser un tonfa et des menottes dans les mains de ce gendarme. Que je considère comme dangereux », a souligné Clara Ziegler. Avant de requérir une interdiction d’exercer, deux années durant, une quelconque fonction publique ainsi que de détenir des armes de 1 re et 4 e catégories, dont font partie les deux sus-citées. Une peine de huit mois de prison avec un sursis et une mise à l’épreuve de deux ans est également réclamée. Le gendarme est sonné, mais n’en laisse quasiment rien paraître. Il marche nerveusement entre la barre du tribunal et son avocate.
Aujourd’hui en poste à la brigade de Fameck, le militaire reconnaît avoir « sans doute trop serré ma femme quand j’essaye de la maîtriser parce qu’elle pète souvent les plombs mais jamais je ne la frappe ».
Seulement, il y a ces traces de coups de la nuit de la Saint-Sylvestre, cette agression dénoncée à la bombe aérosol et ce cliché pris par une amie. La victime y montre un œil poché.
« Elle se tape parfois la tête contre les murs », risque le prévenu. Les sourcils se lèvent. « Ces blessures du Nouvel an, que vous contestez également mais qui ont donné lieu à une ITT de 15 jours, d’où proviennent-elles alors ? Un de vos collègues évoque même un coup de coude qu’il vous a vu flanquer à votre femme cette nuit-là ? » interroge le président Devignot. L’intéressé nie encore. « Quant à mon collègue, il fait lui-même l’objet d’une enquête pour alcoolisme… »
À la suite du ministère public, M e Isabelle Baumann ne réclamera pourtant rien de moins qu’une relaxe. « Ces faits réchauffés donnant lieu à une plainte et un certificat médical six mois plus tard ne peuvent suffire à condamner. On veut juste salir l’honneur de mon client. » La victime, elle, a demandé l’euro symbolique. Délibéré le 10 janvier prochain.

http://www.republicain-lorrain.fr/faits-divers

Aucun commentaire: