dimanche 30 décembre 2012

Tarbes. Il pique la caisse pour aller boire un coup

Quand Christian s'affaisse presque sur la barre, on sent bien que tout ne tourne pas très rond au niveau de ses neurones. En effet, le jeune homme de 28 ans est suivi par un psychiatre, pour schizophrénie, et doit se soumettre à un traitement lourd, à vie. Traitement qu'il supporte très bien, au plan physique, mais qui l'insupporte moralement de temps en temps. Alors, il arrête tout et la dérive commence. C'est comme ça qu'il collectionne les condamnations sur son casier : pas moins de 13. Pour des exhibitions sexuelles, la plupart du temps, preuve qu'il dégoupille sans ses médicaments. Au moi de mai dernier, il arrête encore une fois. Va se baigner tout nu dans une fontaine du centre-ville de Tarbes et le 12 mai, avec un copain mineur, décide de piquer une caisse dans un commerce. Rue de l'Harmonie, il jette un œil dans un bistrot : pas de chance, le patron est vissé à côté de sa caisse. Même manœuvre pour un resto chinois : pas de chance pour lui encore, la patronne est là aussi, vigilante. Au salon de coiffure, la situation est bien meilleure pour le monte-en-l'air : la coiffeuse est occupée aux bacs à shampoing, la partie salon est libre, une seule cliente étant en train de sécher tranquillement. Pendant que le minot fait le guet, Christian se précipite à l'intérieur, arrache la caisse, qui contient quelques chèques et 60€. La cliente oublie ses bigoudis et se met à hurler : avec son petit comparse, le voleur s'enfuit en courant. On le retrouvera quelques instants plus tard, attablé au Moderne, en train de siroter une bière… «Vous vous rendez compte du traumatisme ? On ne peut plus aller tranquillement chez le coiffeur ! s'emporte la présidente Gadoullet. ça ne fait que renforcer le sentiment d'insécurité.» Depuis cet événement, Christian a pris la résolution ferme de se soigner scrupuleusement et ses curateurs notent une amélioration certaine, d'autant plus qu'il a trouvé une compagne et qu'un bébé est à venir. «Compte tenu du changement radical dans son attitude, du fait qu'il travaille assidûment et qu'il suit bien son traitement, je vous laisse apprécier les conclusions des experts», expose la procureurre Éliane Markovitch. Les experts en question ont déclaré Christian irresponsable de ses actes au moment des faits puisqu'il ne prenait pas ses médicaments. Le tribunal va suivre.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/26/1522766-il-pique-la-caisse-et-va-boire-un-coup.html

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