mercredi 23 janvier 2013

Affaire Typhaine : "On sentait le mensonge"

La mère et le beau-père de Typhaine ont été très rapidement soupçonnés de la disparition de la fillette de 5 ans par les enquêteurs qui ont d'emblée "craint le pire", a expliqué mercredi un policier devant la cour d'assises du Nord.
La troisième audience du procès aux assises d'Anne-Sophie Faucheur, 26 ans et de son compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, accusés du meurtre de la petite Typhaine, morte en juin 2009 de maltraitances présumées, s'est ouverte mercredi sur les témoignages des policiers en charge de l'enquête.

Premier à témoigner, un commandant de la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille s'est souvenu à la barre du contexte dans lequel a débuté l'enquête : "C'était une affaire particulière, par l'importance des moyens mis en oeuvre pour retrouver l'enfant, par la médiatisation, par la personnalité des accusés", a-t-il déclaré. Dès la première audition d'Anne-Sophie Faucheur, "on sentait le mensonge dans ses allégations. Elle ne se comportait pas comme une mère qui venait de perdre un enfant de 5 ans dans les rues de Maubeuge", a-t-il raconté.

Plusieurs incohérences dans le scénario de la disparition imaginé par le couple ont mis la puce à l'oreille des enquêteurs: l'enquête de voisinage qui a laissé apparaître que "
Typhaine était une enfant fantôme", Nicolas Willot qui a demandé par téléphone à son père de fournir un faux témoignage. L'"image du couple éploré, démoli", qui fait appel lors d'une conférence de presse fin juin à la France entière pour retrouver Typhaine, mais qui chez lui "fréquente de manière assidue des sites pornographiques", a rendu "très séduisante la piste familiale", a souligné le policier.
"Elle finira par craquer"
Compte tenu de la "pression médiatique pesante", la piste de l'enlèvement a néanmoins continué à être explorée: 200 à 300 noms de pédophiles ont été alors extraits de fichiers et 80 d'entre eux ont été interpellés. Le 22 septembre, un texto d'Anne-Sophie Faucheur après son audition par un juge d'instruction, dans lequel elle précise à Nicolas Willot le contenu du dernier repas de Typhaine le jour de sa supposée disparition, achevait de convaincre les enquêteurs. "Je suis policier depuis près de 30 ans, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi retors. (...) J'ai rarement vu quelqu'un pouvant mentir effrontément, pouvant manipuler des policiers, des magistrats, des élus", a assuré à la barre le policier.

Placée en garde à vue une nouvelle fois, le 30 novembre, Anne-Sophie Faucheur finira par craquer et avouer la mort de Typhaine, présentée d'abord comme accidentelle. Le corps de la fillette sera retrouvé le 9 décembre dans une forêt de la banlieue de Charleroi (Belgique), sur les indications de Nicolas Willot. Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict attendu vendredi.

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