dimanche 20 janvier 2013

Assises de Haute-Saône : braquage violent en ouverture de session

Belfort. La première session 2013 de la cour d’assises des mineurs de la Haute-Saône et du Territoire sera consacrée à un procès qui durera cinq jours. Du lundi 21 au vendredi 25 janvier, cette première affaire concerne le vol avec arme dont a été victime Jean-François Torres, le gérant du bureau de tabac « Au petit Caporal », à Belfort, le 18 mai 2010.
Ce matin-là, vers 9 h 45, le gérant se rend à sa voiture garée dans une rue proche du commerce de l’avenue Jean-Jaurès. Elle contient la recette de trois jours d’activité, environ 9 000 euros, qu’il envisage de porter à sa banque. Soudain, on lui saisit le bras et trois hommes tentent de lui arracher son sac. Comme il se débat énergiquement, deux complices surgissent alors que les coups pleuvent. Le quadragénaire ressent de violentes douleurs. Il souffre de plusieurs blessures perpétrées par une arme blanche, qui a frôlé plusieurs organes vitaux. Il s’en sortira après plusieurs jours d’hospitalisation.
« Mon client est tombé dans un guet-apens », soutient M e Gilbert Collard, l’avocat de la partie civile. « C’est une affaire révélatrice d’une criminalité spontanément utilitaire, où l’on cherche à s’approprier la sueur des autres. De l’argent facilement gagné. »
Les assises doivent aujourd’hui démêler les tenants et aboutissants d’une agression violente qui a ému la corporation des buralistes et les Belfortains.
Tout est parti d’un tuyau répercuté dans le milieu des petits délinquants belfortains. « À l’Arsois, le quartier le plus pauvre du Territoire », affirme M e Alain Dreyfus-Schmidt, l’un des avocats de la défense, « tout le monde savait qu’un coup se préparait. »
De fil en aiguille, de connaissances en cousins, des informations sur les habitudes de la victime sont descendues jusqu’à Lyon. Où une équipe a pris les choses en main. Une fois arrivée dans le Territoire, celle-ci a bénéficié d’informations sur les habitudes de la victime, de complicités qui ont aidé aux repérages et aux préparatifs.
Dans leur fuite, le 18 mai 2010, les auteurs présumés auraient laisser tomber au sol la sacoche contenant le butin. C’est là qu’entrent en scène deux Offemontois. « Ils l’ont récupérée et ont reçu une partie du butin », ajoute M e Alain Dreyfus-Schmidt, l’avocat de ces derniers. « C’est un peu l’histoire des voleurs volés. »
L’ensemble des suspects de ce vol avec arme a été identifié puis arrêté par la police judiciaire de Besançon. L’auteur présumé des coups de couteau, un Lyonnais, n’a que 16 ans au moment des faits. Il reconnaît les avoir portés mais « assure avoir été incité à se servir de l’arme par un Belfortain de 27 ans. Ce que ce dernier nie depuis le départ. Leurs complices : chauffeur, commanditaires ou guetteurs, tous âgés de 18 à 30 ans, feront face aux jurés et à la partie civile lors d’un procès sensible placé sous haute surveillance. En tout, huit jeunes (un neuvième étant convoqué devant le tribunal pour enfant). Et autant d’avocats pour tenter de réduire la peine encourue : vingt ans de réclusion. M e Dreyfus-Schmidt plaidera même l’acquittement pour l’un de ses clients.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/01/20/braquage-violent-en-ouverture-de-session

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